
Dark Horse de Todd Solondz, la dure réalité de l’amérique moyenne
Retenu en compétition pour la Mostra de Venise, “Dark Horse” de Todd Solondz a également été projeté en avant-première au Festival du Film Américain de Deauville, en la présence du réalisateur (voir notre article). Une histoire onirique, cruelle et caustique où le réalisateur de “Happiness”(1998) se perd trop dans le glauque de son “average Abe” pour convaincre.
Fils cadet d’une bonne famille juive de banlieue, Abe (Justin Bartha) est à l’âge de 35 ans, un raté. Travaillotant vaguement dans l’agence immobilière de son père, il passe son temps à collectionner et échanger des jouets, est déjà chauve et gros, et se trouve complétement éclipsé par son superbe médecin de frère. A un mariage ennuyeux, il rencontre la belle Miranda (Selma Blair) et insiste jusqu’à ce qu’elle lui accorde un rendez-vous. Atteinte d’hépatite, l’étrange Miranda accepte d’épouser Abe. Mais va-t-elle tenir le choc jusqu’à ce qu’ils emménagent?
Après une première scène éblouissante et une première demie-heure divertissante, Dark Horse s’emmêle les pinceaux entre cauchemar et réalité. L’ironie devient cruauté gratuite et le spectateur se désintéresse vite d’un personnage aussi maltraité qu’Abe. On regrette alors le Solondz de “Happiness” et “Life during wartime”. Surtout, sur ce sujet des banlieues juives médiocre entre rêve et dure réalité, on se souvient avec nostalgie de la large palette des frères Coen dans “A Serious man“. A voir, uniquement pour les fans inconditionnels de Solondz ou pour ceux qui souhaitent apercevoir Mia Farrow et Christopher Walken dans le rôle mutique des parents du raté.
“Dark Horse”, de Todd Solondz, Justin Bartha, Selma Blair, Zachary Booth, Mia Farrow, Christopher Walken, USA, 201, 1h25.
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