Cinema
[Critique] « Une histoire américaine » : fragments d’un excès amoureux

[Critique] « Une histoire américaine » : fragments d’un excès amoureux

07 February 2015 | PAR Geoffrey Nabavian

Nouveau rôle au cinéma pour Vincent Macaigne, ici auteur et coscénariste. Dirigé par Armel Hostiou, il semble jouer son propre rôle, et mettre à nu son intériorité torturée. Le film lui emboîte le pas, compose de belles scènes borderline, mais peine un peu à transmettre son récit.

[rating=3]

Une histoire americaine 2Une histoire américaine, ou comment un personnage « prend une ville à témoin de son désarroi amoureux » (Armel Hostiou). Vincent (Vincent Macaigne) n’est en visite à New York que pour récupérer Barbara (Kate Moran), qui vit à présent avec Murray, un homme stable. Et il n’est pas du genre à lâcher le morceau… Armel Hostiou épouse sa trajectoire mal assurée, et ses mouvements dans la ville américaine. Mais le caractère singulier de cette cité peine un peu à nous parvenir. Car Vincent ne contemple pas. Il fonce tête baissée, et se heurte. On n’a pas vraiment le temps de saisir les spécificités des lieux new yorkais, ou les rapports que les gens y ont… D’autre part, la construction du récit laisse notre Vincent errer seul dans sa deuxième partie. On regrette alors Barbara et son interprète, excellente. Car la défaite du héros ne nous a pas tétanisés, bouleversés. En réduisant les épisodes à leur plus simple expression, le film finit par manquer d’intensité.

Seulement, cette quasi nudité a son intérêt. Car Armel Hostiou sait réussir des scènes de cinéma originales. Une déclaration d’amour bien excessive, suivie d’une séance de pleurs pas commune, marquent. Car à ces moments, le film prend son temps. Et si Vincent Macaigne livre une interprétation qui manque un peu de variété et de surprise, il habite totalement ces passages. Comme s’il s’agissait là de sa vraie vie. De son état actuel.On regrette donc juste que ces fragments d’excès ne se constituent pas en un tout émouvant. Le film semble communiquer à la manière de son personnage principal. Une qualité qui le rend attachant, mais dispersé…

Une histoire américaine, un film d’Armel Hostiou. Avec Vincent Macaigne, Kate Moran, Sofie Rimestad, Murray Bartlett, Audrey Bastien, Jean Lebreton. Scénario : Armel Hostiou, Vincent Macaigne, avec la participation de Léa Cohen. Durée : 1h30. Sortie le 11 février.

Visuels : © UFO Distribution

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Geoffrey Nabavian
Parallèlement à ses études littéraires : prépa Lettres (hypokhâgne et khâgne) / Master 2 de Littératures françaises à Paris IV-Sorbonne, avec Mention Bien, Geoffrey Nabavian a suivi des formations dans la culture et l’art. Quatre ans de formation de comédien (Conservatoires, Cours Florent, stages avec Célie Pauthe, François Verret, Stanislas Nordey, Sandrine Lanno) ; stage avec Geneviève Dichamp et le Théâtre A. Dumas de Saint-Germain (rédacteur, aide programmation et relations extérieures) ; stage avec la compagnie théâtrale Ultima Chamada (Paris) : assistant mise en scène (Pour un oui ou pour un non, création 2013), chargé de communication et de production internationale. Il a rédigé deux mémoires, l'un sur la violence des spectacles à succès lors des Festivals d'Avignon 2010 à 2012, l'autre sur les adaptations anti-cinématographiques de textes littéraires français tournées par Danièle Huillet et Jean-Marie Straub. Il écrit désormais comme journaliste sur le théâtre contemporain et le cinéma, avec un goût pour faire découvrir des artistes moins connus du grand public. A ce titre, il couvre les festivals de Cannes, d'Avignon, et aussi l'Etrange Festival, les Francophonies en Limousin, l'Arras Film Festival. CONTACT : [email protected] / https://twitter.com/geoffreynabavia

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