Clémence Poesy est Jeanne captive

Une Jeanne d’Arc surprenante, tout en douceur et flamme intérieure. Un film bucolique, d’une étrange poésie. Sortie le 16 novembre 2011.

Jeanne d’Arc est une figure historique imposante, qui a déjà inspiré de nombreux cinéastes (en particulier, Roberto Rossellini, Robert Bresson, Otto Preminger, Jacques Rivette, Luc Besson). On a pris l’habitude d’imaginer une Jeanne guerrière, endurcie, le visage fermé.
Philippe Ramos a choisi de nous montrer l’enfermement et la fin de vie de Jeanne, tournée vers la religion et le désir de mort. Clémence Poesy incarne une Jeanne d’Arc singulière, au joli visage pur et ouvert. Avec un jeu très intérieur, retenu, elle parvient à nous faire sentir les états d’âme d’une jeune femme claquemurée, prête à en finir, qui n’a plus que quelques rares contacts humains. La relation entre Jeanne et son médecin (Thierry Frémont, excellent) est très belle. Perdue pour les hommes et le combat politique, Jeanne peut encore être émue par le spectacle de la nature : les scènes au bord de la mer sont particulièrement réussies.
Le film prend le temps d’instaurer une atmosphère, un climat. Philippe Ramos livre ici une œuvre bucolique, presque un chant.

Jeanne captive, de Philippe Ramos, 1h32, France, avec Clémence Poesy, Thierry Frémont, Mathieu Amalric, Louis-Do de Lencquesaing. Sortie le 16 novembre 2011.