Cannes 2023, Un certain regard : Rosalie, acteurs géniaux, mais classicisme
Ce film qui s’attache à une femme à barbe dans la France de la fin du XIXe siècle vaut surtout pour l’interprétation ultra sensible de Nadia Tereszkiewicz.
En 1870, la jeune Rosalie se marie avec Abel. Elle veut connaître le bonheur, mais un détail la met dans une situation difficile : des poils lui poussent sur le corps en grande quantité. Pour prouver son amour à celui qu’elle a épousé, elle lui propose d’afficher cette curiosité en public, afin de remplir le café qu’il possède et qui est toujours désert. La société entourant ce couple va alors réagir à cette rencontre avec un phénomène peu commun.
Rosalie est un film narratif très concentré sur son scénario et lui sacrifiant un peu tout. A ce titre, un certain nombre de personnages de l’intrigue se résument à des fonctions. On sent que l’accent est principalement mis sur l’urgente nécessité de raconter cette histoire hors-normes. Ce qui a un peu pour but, hélas, de rendre le scénario mécanique et quelque peu démonstratif.
En prime, la réalisation se révèle peu imaginative. De la même manière, elle sert purement le propos. Reste donc, au final, les prestations très habitées des interprètes. Au premier rang de ceux-ci se distingue bien entendu la magnifique Nadia Tereszkiewicz. Ce n’est pas tant les éléments de costume qu’elle revêt qui impressionnent que sa capacité à passer d’une nuance à une autre. Qu’elle prie un saint récurrent pour être aimée, totalement dans la ferveur, ou qu’elle aille se confronter aux yeux de la société curieuse, elle demeure brûlante et exceptionnelle.
Le Festival de Cannes 2023 continue jusqu’au 27 mai.
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