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Cannes 2018, Semaine de la critique : “Diamantino” ou la palme d’or du film le plus farfelu du festival !

Cannes 2018, Semaine de la critique : “Diamantino” ou la palme d’or du film le plus farfelu du festival !

11 May 2018 | PAR Aurore Garot

Co-production franco-portugaise-brésilienne, le long-métrage Diamantino”réalisé par Gabriel Abrantes et Daniel Schmidt, est une comédie romantique décalée, hilarante et surprenante, qui, malgré son scénario un peu bancal, présente un personnage attachant et chaleureux, tant par sa naïveté que par son humanité débordante.

Si une palme d’or devait être décernée au film le plus loufoque du festival de Cannes, elle reviendrait sans aucun doute à “Diamantino”. Entre les petits chiens poilus géants que voit le footballeur sur le terrain de foot quand il joue (animaux qui n’ont pas été maltraités pendant le tournage annonce l’avertissement au début du film), les seins qui lui poussent sur le torse, sa soudaine envie d’adopter un enfant réfugié, son petit chat noir qu’il balade partout, la course aux porcs de ses sœurs jumelles dans le jardin, et le scénario farfelu qui parle à la fois de néo-fascisme, de crise migratoire, de culte de la célébrité et de trafics génétiques à travers une comédie dite « romantique »…. Les réalisateurs proposent à l’écran un beau bordel hilarant, délirant, satirique et queer sur les bords.

Le protagoniste, Diamantino, joué par Carlotto Cotta qui s’est déjà fait remarquer au festival de Cannes pour son rôle dans le court-métrage “Arena” (récompensé par la palme d’or en 2009), est un personnage avec l’innocence, la naïveté (et l’intelligence) d’un petit enfant, qui pleure toutes les larmes de son corps à la mort de son père, qui fait un infarctus avant le penalty raté de son fils lors de la finale de la coupe du monde. Difficile de ne pas s’attacher à lui, tellement le « Michel-Ange du foot » comme l’appelait son géniteur, est généreux, compatissant, et d’une humanité hors-norme… et particulièrement drôle dans sa bêtise. Mais la moquerie du spectateur à son égard reste bienveillante car, malgré son manque d’intelligence, Diamantino est un chic type, capable de donner tout ce qu’il a, et notamment beaucoup d’amour aux gens qui l’entourent (même à ses horribles sœurs). Aïsha (Cleo Tavares), une jeune femme qui joue l’enfant réfugié pour, à l’origine, piéger Diamantino, qu’elle soupçonne, avec sa petite-amie, de blanchir de l’argent à travers des sociétés offshore, est, en revanche, un personnage un peu décevant car, sans réel intérêt, à part apporter l’aspect romantique du film, qui n’est finalement pas nécessaire.

Regarder “Diamantino” nécessite un lâcher prise total, une mise de côté de son cerveau pour rire de ce monde complètement barge. À trop chercher où les réalisateurs veulent en venir, le spectateur risque de perdre un moment simple de laisser-aller agréable et drôle.

“Diamantino”, film réalisé par Gabriel Abrantes et Daniel Schmidt, avec Carloto Cotta, Cleo Tavares, Anabela Moreira, Margarida Moreira, Carla Maciel, Filipe Vargas, Manuela Moura Guedes, Joana Barrios et Maria Leite, présenté au festival de Cannes, durant la Semaine de la critique. Durée : 1h32. Prochainement au cinéma.

Visuels : ©Charles Ackley ©Anderson

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Aurore Garot

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