[Cannes 2016, Un Certain Regard] “Captain Fantastic” de Matt Ross montre un Mortensen trop fort en thème

Après 28 Rooms, son premier long-métrage, l’acteur Matt Ross repasse derrière la caméra pour mettre en scène un Viggo Mortensen père de famille nombreuse forcé de quitter la nature où il l’a élevée. Un savant mélange d’images publicitaires et de gloubi-boulga naturaliste qui semble digérer pour mieux les recracher les thèmes du Walden de Thoreau. Décevant malgré la barbe touffue du beau Viggo.

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Un père de famille nombreuse (6 gosses tout de même!) les élève à sa manière, dans la nature, au cœur des forêts du Nord-Ouest Américain. Escalade, rappel, chasse, cueillette, exercice physique, feu de bois, vie en cabane mais également ingurgitation de livres scientifiques tous terrains confondus sont la discipline quotidienne de cette famille autosuffisante. Le paradis est donc pavé d’efforts, jusqu’au jour où la maman nerveusement malade des petits se suicide en ville. Les parents de la défunte ne veulent ni de leur gendre, ni de leurs petits enfants à l’enterrement, mettant la mort de leur fille sur le compte du mode du vie qu’elle et son Robin des Bois se sont imposés. Mais l’événement est de taille et le papa étouffant et  vengeance vont découvrir ensemble les affres de la modernité urbaine.

Avec une image super-léchée en mode publicité végétale, pour des thèmes culture/nature et pédagogie/laxisme beaucoup trop rebattus, le film de Matt Ross pêche surtout par ses dialogues appuyés et pseudo-didactiques. Même le génie de Viggo Mortensen ne suffit pas à sauver le film de lourdeurs que le titre (pour un film indie) laissait déjà présager.

Captain Fantastic, de Matt Ross avec Viggo Mortensen, Frank Langella, George MacKay, Samantha Isler, Annalise Basso, Nicholas Hamilton, Shree Crooks, Charlie Shotwell, Ann Dowd, Erin Moriarty, Missi Pyle, Kathryn Hahn et Steve Zahn, USA, 2015, 2h. Un Certain regard 2016. Distribution française Mars Distribution.
visuels : photos officielles