Cinema
Bong Joon-Ho, l’autre invité d’honneur du Festival Lumière

Bong Joon-Ho, l’autre invité d’honneur du Festival Lumière

18 October 2019 | PAR Lou Baudillon

Lumière 2019, c’est évidement Francis Ford Coppola, invité pour être récompensé du prix Lumière. Mais ce n’est pas pour faire de l’ombre aux autres grands invités. Après Frances McDormand lundi, cette nouvelle journée du festival est placée sous le signe du réalisateur Coréen Bong Joon-Ho, sacré cette année à Cannes par une palme d’Or pour Parasite. Le festival met à l’honneur son travail en lui consacrant une nuit entière pour la diffusion de ces films.

 

 

 

Avec humour et émotion, Bong Joon-Ho vient présenter ses films au Festival Lumière. Une carrière commencée en 2000 avec Barking Dogs. Et même si l’on retrouve déjà la patte du réalisateur, le film ne connaîtra qu’un moindre succès. « Oubliez le » confie le réalisateur en riant lorsqu’il évoque ses débuts pendant la présentation de Memories of Murder, son second long métrage et vraie première acclamation. Désormais un classique du genre, le film retrace l’histoire d’un tueur en série dans la campagne coréenne du milieu des années 80, le pays est alors en proie à la dictature et aux manifestations sociales. Ce regard sur les luttes sociales sera une partie prenante de la filmographie de Bong Joon-Ho, jusqu’à devenir son ultime sujet dans Snowpiercer ou Parasite. Ici, la narration se concentre tout de même sur l’enquête entouré une série de meurtres et de viols de jeunes femmes de la région. Se réappropriant tous les codes du polar, Bong Joon-Ho fait de ce fait divers réel un film à la fois drôle et violent, haletant et angoissant, qui fait naitre au fur et à mesure un sentiment de frustration face à la tension du meurtre irrésolu.

La tension est maitrisée parfaitement par le cinéaste. De chaque film on ressort bousculé. Et même s’il jongle minutieusement avec les émotions du spectateur qui assiste à des métrages poétiques et violents, où toujours s’immisce un éclair d’absurdité et d’humour, chaque film provoque ce bousculement. Ils traitent tous d’une violence, quelle soit meurtrière, sociale ou liée à une cause (la cause animale dans Okja, l’écologie dans The Host) par le réalisme ou la science-fiction. Il s’agit de plus d’une violence toujours proche de nous, elle est dans notre monde, dans la société où nous évoluons, ou du moins dans le possible. Les récits de Snowpiercer, The Host et de Okja par exemple, nous portent dans des mondes futuristes où l’on projette des peurs sociales actuelles. Le point culminant de la violence se trouve toujours ce lien avec le monde. Comme avec Parasite, autopsie stylisée et crue de la société (coréenne mais plus largement occidentale). Elle vient aussi du fait que les protagonistes ne peuvent pas lutter contre le drame qui se déroule. Les films de Bong Joon-Ho sont de véritables tragédies dans le sens où le héros va tout affronter pour résoudre la crise, en vain. Que se soit l’impuissance du père à la recherche de sa fille dans The Host, de celles des policiers dans Memories of murder, ou de la famille de Parasite, prête à tout pour sortir de la misère. Les forces les dépassent toujours magnifiquement.

 

Visuels: ©Logo Festival Lumière ©L.B

 

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Lou Baudillon

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