A l’Arras Film Festival, on a vu “Roues libres” : des handicapés hongrois au coeur d’un polar original
Les belles qualités de Roues libres, l’un des neuf films présentés dans la Compétition du Festival d’Arras 2016, ont su emporter notre adhésion. Et son interprétation, ses scènes décalées, son jeu avec les codes policiers nous ont transporté, malgré quelques baisses de rythme et d’originalité, dans un univers inattendu. (Les récits des journées précédentes de l’Arras Film Festival 2016 sont à lire ici, ici, et ici.)
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Ancien pompier désormais paralytique, Janosz Rupaszov (fantastique Szabolcs Thuroczy) est devenu un dur, un délinquant, un homme de main solitaire à la solde du caïd de sa ville (Dusan Vitanovics, succulent). Un homme de main toujours assis sur un fauteuil roulant. Mais dans le fond, il reste sensible, triste, et désireux de surpasser son problème. Un jour, le hasard met sur sa route deux adolescents également frappés par des handicaps (Zoltan Fenyvesi et Adam Fekete, tous deux dans des rôles difficiles). N’ayant eux-mêmes plutôt rien à perdre, ils vont demander à devenir ses assistants…
Dans Roues libres, le réalisateur Attila Till orchestre quelques moments de pure drôlerie, qui correspondent, justement, aux plans bancals de ses héros : la mise en garde vis-à-vis d’un gang rival sur un parking, le meurtre d’un avocat véreux sur une place ou l’assassinat d’un grand patron criminel dans sa villa constituent des visions étonnantes. Las ! Ces combines ne sont pas le centre du film. Et l’acceptation mutuelle par nos personnages principaux de ce qu’ils sont, reste moins originale… Mais le jeu avec les codes du polar – pour quitter le lieu d’un crime, il faut ainsi démonter son fauteuil et l’embarquer, sous peine de laisser une preuve – le mélange des tons, l’énergie, et la jubilation des acteurs, surtout, rendent ce projet inattendu agréable à suivre. Et peut-être doué de profondeurs insoupçonnées. A voir bientôt, peut-être, dans les salles françaises ?
L’Arras Film Festival se poursuit le dimanche 13 novembre jusqu’au soir.
Visuel : © Pretty Pictures