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“Un divan à Tunis” un premier film qui fait voyager la psychanalyse dans le sillage de Golshifteh Farahani

“Un divan à Tunis” un premier film qui fait voyager la psychanalyse dans le sillage de Golshifteh Farahani

14 April 2020 | PAR Yaël Hirsch

Après un passage en salles, salué et écourté du 12 février au 14 mars (200 000 entrées!), le premier film de la réalisatrice Manele Labidi diffusé par Diaphana, sort en VOD chez Universciné cette semaine. Une comédie intelligente et qui fait voyager avec le portrait du grand Sigmund Freud.

Selma (Golshifteh Farahani) est d’origine tunisienne mais a toujours vécu en France où elle a fait des études de psychanalyse. Arrivée dans la maturité de la trentaine, elle “revient” à Tunis, sa ville natale, vivre auprès de sa tante, son oncle et sa turbulente cousine. Mais, surtout, elle ouvre sur le toit de leur maison un cabinet de psychanalyste. Femme, indépendante, pionnière, elle révèle vite que les gens du quartier ont bien besoin de parler… Mais les lourdeurs administratives, représentées par un sexy policier de western (Majd Mastoura) et une secrétaire loquace et toujours en train de manger (Najoua Zouhair) tentent de faire capoter l’entreprise de Selma.

Parvenant à maintenir ensemble le genre de la comédie et un rythme lent, dans le sillage réfléchi des jeans d’homme et des clopes de Golshifteh Farahani, Un divan à Tunis dévoile une galerie de personnages irrésistibles, qui parviennent à être truculents sans jamais être clichés. L’humour est absurde et délicieux, le pittoresque est assumé avec des pointes vers le western et peut-être un soupçon de Woody Allen ou de Chahine. Surtout, l’héroïne est une grande réussite de nuances, dans cette oeuvre de traduction culturelle touchante et juste. Un petit bijou de premier film qui vous fait voyager dans Tunis, pas complètement comme un patient, pas du tout comme un touriste, avec une habileté et une tendresse généreuses.

Un divan à Tunis, de Manele Labidi, avec Golshifteh Farahani, Najoua Zouhair, Diaphana, France-Tunisie, 1h28. Sortie en salles le 12 février 2020, disponible en VOD.

visuel: affiche du film (c) diaphana

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Yaël Hirsch
Co-responsable de la rédaction, Yaël est journaliste (carte de presse n° 116976), docteure en sciences-politiques, chargée de cours à Sciences-Po Paris dont elle est diplômée et titulaire d’un DEA en littérature comparée à la Sorbonne. Elle écrit dans toutes les rubriques, avec un fort accent sur les livres et les expositions. Contact : [email protected]

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