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« Tenet » de Christopher Nolan : Promesses tenues !

« Tenet » de Christopher Nolan : Promesses tenues !

23 August 2020 | PAR Yaël Hirsch

Très attendu le nouveau film de Christopher Nolan arrive enfin sur nos écrans le 26 août. Anticipation, action, fiction, casting de rêve où John David Washington impressionne, format 70mm et IMAX, tout est réuni pour une création bluffante.

Tout commence à Kiev, à l’Opéra, par une prise d’otage qui nous relie directement à nos pires cauchemars après le Bataclan. Mais très vite, l’on se rend compte que parmi les terroristes, il y a deux groupes : les russophones et les américains… La faille spatio-temporelle s’exhibe sous les fumées et nous voici déjà et encore plongés dans le monde bipolaire de la Guerre froide. Deux trains passent, des barbouzes russes torturent dans le bruit du métal, et l’un des agents de la CIA (le fringant John David Washington, révélé enfant dans Malcom X puis adulte dans BlacKkKlansman de Spike Lee) passé un test ultime de courage. Il est alors missionné par la CIA pour une opération de très grande envergure. Pire que la guerre nucléaire… Aiguillé par une scientifique (Clémence Poésy), il comprend que l’enjeu de Kiev est l’arme ultime : la possibilité de revisiter le déroulement des temps. Avec a priori, des descendants assez violents et assez en colère contre leurs ancêtres peu scrupuleux de préserver la planète pour vouloir les tuer dans le « passé ». Un homme, un armateur russe (Kenneth Brannagh, convaincant) marié à une élégante anglaise qu’il retient prisonnière (Elizabeth Debicki) fait le lien entre cette menace de 3e guerre mondiale qui vient du futur et ses contemporains. Un autre (Robert Pattinson) meilleur en physique quantique qu’il n’y paraît et à qui aucune serrure ne résiste, vient aider le super-héros à sauver le monde…

Jouant sur les lois de la physique pour mieux servir l’artillerie lourde de la Guerre froide qui obsède Nolan, Tenet s’articule bien sur son scénario peaufiné pendant cinq ans. La perspective de mondes parallèles et des failles temporelles donne d’autant mieux le vertige, qu’à la fin la menace directe est  finalement nucléaire : c’est dans les vieilles ogives qu’on fait les meilleures scènes d’action. Et des scènes d’action, il y en a : à main nues, avec déploiement de forces spéciales ou d’armées en Sibérie, simplement dans les cuisines d’un restaurant, ou avec un camion de pompiers à toute allure sur l’autoroute… Avec Michael Caine et le bashing comparé sur l’élégance anglaise et américaine en bonus, un protagoniste idéaliste comme les chevaliers doivent l’être, un méchant au passé terrible, et une image absolument parfaite (format 70 mm et Imax, ça vaut vraiment le coup de voir le film avec la technologie compatible) dans pas moins de 5 métropoles, les 2h30 du film vous embarquent immédiatement et sans répit. Et la très bonne nouvelle, c’est que oui, sans prequel, sequel, ou rattachement à une mythologie déjà constituée, l’on peut encore inventer des héros.


« Tenet » de Christopher Nolan, avec John David Washington, Elizabeth Debicki, Kenneth Brannagh, Robert Pattinson, USA, 2h30, sortie française le 26/08/2020.
Visual : affiche du film (c) Warner France

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Yaël Hirsch
Co-responsable de la rédaction, Yaël est journaliste (carte de presse n° 116976), docteure en sciences-politiques, chargée de cours à Sciences-Po Paris dont elle est diplômée et titulaire d’un DEA en littérature comparée à la Sorbonne. Elle écrit dans toutes les rubriques, avec un fort accent sur les livres et les expositions. Contact : [email protected]

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