[Berlinale] « Soy Nero » : soldats US “au black”
Dans Soy Nero, le réalisateur iranien Raff Pitts se penche sur le cas des soldats Green cards, pour en dénoncer le traitement par les autorités US.
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Quand on le découvre à l’écran, Nero (Johnny Ortiz) est au Mexique. Mais il n’y a pas grandi. Il est né à Los Angeles, fils d’immigrants illégaux déportés vers le Mexique par les Etats-Unis. Dès lors, une seule solution pour revenir et rester durablement dans le seul pays qu’il connait : repasser la frontière et s’engager dans l’armée US. C’est une possibilité offerte aux immigrés illégaux déportés pour revenir. Mais ce n’est encore pas si simple.
Soy Nero nous plonge dans le cas individuel de Nero qui semble-t-il est le cas d’un nombre significatif de soldats. On entre alors dans le quotidien de ces familles mexicaines séparées avec d’un côté la mère toujours inquiète, au Mexique et de l’autre le frère de Beverly Hills, à la fortune mystérieuse. Mais ce sont finalement les moments hors intrigue ou développement de l’histoire qui revêtent le plus d’intérêt, que ce soit le passage en voiture avec le père et la petite fille ou la discussion sur le Rap US.
Le film pèche un peu en longueur mais ce léger défaut est compensé par la force de toutes les scènes où la frontière est visible. La musique est belle est puissante, le propos oscille scènes de tension et répliques drôles.
Bref, un film politique réussi, qui fait découvrir le sort de ces soldats US “au black”, abandonnés, qui payent au prix de leurs vies, en Afghanistan, en Irak, le droit de rester dans le pays dans lequel ils sont nés.
De Rafi Pitts
Avec Johnny Ortiz, Rory Cochrane, Aml Ameen, Darrell Britt-Gibson, Michael Harney
Article publié le 17 février 2016