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“Skyscraper” : Dwayne Johnson se prend pour John McClane et s’offre sa “Tour Infernale”

“Skyscraper” : Dwayne Johnson se prend pour John McClane et s’offre sa “Tour Infernale”

10 July 2018 | PAR Gregory Marouze

Skyscraper avec Dwayne Johnson – l’un des fers de lance de la franchise Fast and Furious – se place clairement sous l’influence du cinéma catastrophe des seventies et films d’action des eighties – de La Tour infernale à Piège de cristal. Comme souvent à Hollywood, on fait du neuf avec du vieux. Ce qui n’empêche pas de passer un bon moment…

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Skyscraper est signé par un réalisateur quasi inconnu du public : Rawson Marshall Thurber. On lui doit des films qui ont pourtant connu de jolis succès au box-office comme Dodgeball, Les Miller, Une famille en herbe, ou Agents presque secrets dans lequel il dirigeait pour la première fois Dwayne « The Rock » Johnson.  Thurber n’est rien d’autre qu’un technicien solide, un « yesman » capable d’emballer un produit qui se tient : une comédie, un film d’action, une comédie d’action… Le genre de type qui livre du boulot sans génie, mais avec une garantie d’efficacité.

Il signe tout de même les scripts de la plupart de ses films. Fait assez rare pour être signalé puisque les majors confient assez peu les scenarii de leurs grosses machines aux techniciens qui réalisent les films qu’elles produisent.  Le script de Skyscraper ne vous donnera pas mal à la tête. Les explosions et effets en tous genres qui traversent le film, peut-être davantage.

L’éternel retour du cinéma catastrophe

L’histoire reprend tous les clichés du cinéma US  : le gentil qui s’avère être un méchant, un ancien flic mis sur la touche, redevenu homme ordinaire (même si Dwayne Johnson ressemble de plus en plus physiquement à un cube) qui va revenir sur le devant de la « scène », …

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Skyscraper louche surtout dangereusement du côté du cinéma catastrophe des seventies : La Tour infernale (1974) de John Guillermin bien sûr, mais aussi L’Aventure du Poséidon (1972) de Ronald Neame. Sans oublier de s’inspirer à fond de l’un des films d’action les plus géniaux de l’Histoire du cinéma : Piège de cristal (Die Hard – 1988) de John McTiernan.  

Mais peut-on reprocher à ce type de film de n’avoir aucune originalité ? Les ambitions de Skyscraper sont annoncées clairement sur l’affiche : offrir un divertissement calibré mais spectaculaire du samedi soir.

Dwayne “The Rock” Johnson : un comédien convaincant

Dans le genre, Skyscraper est plutôt réussi : Dwayne Johnson s’améliore de film en film. Il n’y a pas à tortiller : si son personnage est sommaire, l’acteur est convaincant en bon père de famille se démenant pour sauver sa famille d’une tour en flammes prise d’assaut par des terroristes.

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On devine à l’avance tout ce qui va se passer, le moindre retournement de situation. On n’est jamais surpris. Toujours en avance sur les personnages du film.

Mais cela fait parti du plaisir que l’on ressent devant ce type de “produit”. Comme on sait tout ce qui va arriver, on s’amuse d’autant plus. « Mais comment font-ils pour ne rien comprendre de ce qui est en train de se passer ? » se demande le spectateur. Du coup, le public se sent très malin et s’amuse d’en savoir plus que les protagonistes. Au passage, on est heureux de retrouver Neve Campbell, l’héroïne des Scream de Wes Craven.

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Et puis les scènes d’actions sont toutes plus réussies les unes que les autres. Assez inventives dans le genre (il faut bien qu’il y ait un peu d’invention quelque part). On est juste un peu vénère d’assister à quelques séquences trop mouvementées – au découpage incertain – qui rendent l’action difficilement lisible.

Une attraction de fête foraine ou du cinéma ?

Le plus gênant dans Skyscraper est peut-être la surabondance d’effets numériques. Quand John Guillermin tourne La Tour infernale, il a recours à de vrais feux, vrais incendies, des flammes certes maîtrisées mais 100 % authentiques. Du coup, le public craint pour la vie des héros du film.  Skyscraper ne joue pas dans la même catégorie. Pourquoi le ferait-il d’ailleurs ? Autant se passer de dangers potentiels et utiliser la crème des effets spéciaux. Le hic, c’est que ça se sent alors on a moins peur.

Skyscraper est plus une attraction de fête foraine que du cinéma. Mais après tout, on est venu pour ça.

Grégory Marouzé

Synopsis : Will Ford, ancien leader de l’équipe de libération d’otages du FBI, ancien vétéran de guerre, et maintenant responsable de la sécurité des gratte-ciels est affecté en Chine. Il découvre le bâtiment le plus grand et le plus sûr du monde soudainement en feu et est accusé de l’avoir déclenché. Désormais considéré comme un fugitif, Will doit trouver les coupables, rétablir sa réputation et sauver sa famille emprisonnée à l’intérieur du bâtiment…au-dessus de la ligne de feu. 

Skyscraper de Rawson Marshall Thurber

Avec Dwayne Johnson, Neve Campbell, Chin Han…

Durée : 1h42

Sortie le 11 juillet 2018

Visuels : © Universal Pictures France

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Gregory Marouze
Cinéphile acharné ouvert à tous les cinémas, genres, nationalités et époques. Journaliste et critique de cinéma (émission TV Ci Né Ma - L'Agence Ciné, Revus et Corrigés, Lille La Nuit.Com, ...), programmation et animation de ciné-clubs à Lille et Arras (Mes Films de Chevet, La Class' Ciné) avec l'association Plan Séquence, Animateur de débats et masterclass (Arras Film Festival, Poitiers Film Festival, divers cinémas), formateur. Membre du Syndicat Français de la Critique de Cinéma, juré du Prix du Premier Long-Métrage français et étranger des Prix de la Critique 2019, réalisateur du documentaire "Alain Corneau, du noir au bleu" (production Les Films du Cyclope, Studio Canal, Ciné +)

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