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“Porno” de Keola Racela : sexe et démons au cinéma !

“Porno” de Keola Racela : sexe et démons au cinéma !

23 September 2019 | PAR Simon Théodore

Dans le cadre des midnight movies du douzième Festival européen du film fantastique de Strasbourg, Keola Racela présentait sa première réalisation Porno. Sexe, démons et sang composent le menu de ce film comico-horrifique…

Chastity, Ricky, Abe et Toddo sont quatre adolescents éduqués dans la foi chrétienne et travaillent dans un petit cinéma. Un soir, le gérant ultra pratiquant leur confie les clés du lieu. Accompagnés du projectionniste, Heavy Metal Jeff, ils découvrent une salle d’archives dans laquelle sont entreposées de nombreuses bobines abîmées. Ces derniers décident alors d’en visionner une intacte et libère par la même occasion Lillith, un démon sexuel et sanguinaire…

Confessons-le, dans ce festival de cinéma, il existe deux catégories de films : les midnight movies et les autres…Porno fait assurément partie de cette première catégorie et, outre ce scénario aussi intriguant que débile, le nom choisi par Keola Racela ne pouvait inciter que de la curiosité. Dès le début, les premières scènes imposent le ton. Deux adolescents épient par la fenêtre un couple en train de faire l’amour. S’ensuit alors la prière des adolescents en compagnie du gérant du cinéma avant son départ. Enfin, la troisième scène permet de faire connaissance avec Jeff, projectionniste du lieu et membre d’un groupe de hardcore et dont la philosophie straight edge lui interdit de fumer et de faire l’amour sans sentiment. Dans ce film aussi déluré que sanglant, il n’y aura rien d’intellectualisant et, de toute façon, les cerveaux des spectateurs mettront peu de temps avant de se mettre en veille…

Après quelques jump scares faussement effrayants, cette bande de potes projette finalement la bobine. La messe diabolique à laquelle on assiste est, grâce à son rythme et ses images flash, très esthétique. Cependant, on est vite pris dans le jeu d’une succession de séquences érotiques, drôles et sanglantes, dont l’objectif est de ne pas perdre l’attention du spectateur. Le démon, une femme brune aux formes généreuses aimant se dénuder, tente ainsi de pervertir ces adolescents. Derrière ce schéma, on peut alors y retrouver un aspect très “Ghostbuster” mais dans une version très sexualisée et digne des séries Z. La scène de la tête du démon sortant du mur pour vomir sur l’un des personnages est connue et prête forcément au sourire par exemple… Enfin, si ce film est forcément une satire des milieux chrétiens empêchant une jeunesse de transgresser – le projectionniste est souvent ridiculisé tandis que le gérant s’avère être un voyeur – le message n’est rien d’autre qu’un prétexte à d’incessantes effusions de sang…

Ce film de Keola Racela est finalement divertissant pour les amateurs du genre, abrutissant pour les conservateurs. Difficile de penser qu’il sera projeté en salle, il sera donc à regarder lors d’une soirée entre amis. Rigoler entre potes est d’ailleurs peut-être la seule raison de voir Porno

Porno de Keaola Racela. Avec Evan Daves, Larry Saperstein, Jillian Mueller, Gleen Stoff. Genre : horreur, comédie. Durée : 1h39.

Visuel : Affiche du film.

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Simon Théodore

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