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“Meteora” de  Spiros Stathoulopoulos, une histoire d’amour plate et ensoleillée

“Meteora” de Spiros Stathoulopoulos, une histoire d’amour plate et ensoleillée

17 June 2013 | PAR Fatima-Ezzahrae Touilila

 Révélé en 2007 par PVC-1, le réalisateur Spiros Stathoulopoulos  signe un nouvel  opus “Météora”, une histoire d’ amour  d’une fadeur infinie entre une nonne et un jeune moine dans les vallées grecques  intemporelles. Le film  sélectionné au festival de Berlin, sera en salle de 15 juillet prochain. 

Meteora1

Une vallée languissante, le bruissement des feuilles d’oliviers, le plaisir simple d’une chanson d’amour  au son de la flûte d’un paysan amoureux de ses fruits, un couvent et un monastère suspendus au sommet de deux pitons rocheux, séparés par un abîme de vide,et de soleil, c’est le décor qu’a choisi Spiros Stathoulopoulos, pour son second long-métrage “Météora”. L’histoire d’un pléonasme, d’un amour impossible entre une nonne et un moine.

Meteora, qui signifie littéralement “suspendu, flottant”, se veut une quête identitaire, celle de deux êtres, Unrania et Théodoros,  qui ont épousé l’habit,  mais qui continuent à se chercher, flottant entre deux mondes, entre la foi qu’ils veulent se construire à force de mortification, de légendes et récits bibliques, et le monde des plaisirs simples, d’un tendre amour, d’une belle après-midi auprès des paysans de leurs histoires et de leurs victuailles.

Un Héloise et Abélard, rejoué et infiment décliné, mais cette déclinaison là est sans profondeur aucune,  les personnages  ” succombent à la tentation” sans même avoir cherché à y résister, ou à peine. Si la nonne tente vaguement chercher un secours dans l’auto-flagellation et dans des gravures relatant l’épaisseur de l’enfer, le moine lui ne cherche rien, il aime, et voilà tout, la chair de brebis cuite à point et la nonne.  Le scénario qui se veut pourtant faussement tragique et hautement symbolique, et souhaite  décrire les affres psychologiques entre deux étapes  de cette, douce et sans surprise, descente aux feux de l’amour et de l’enfer, n’y parvient pas, dans cette nature à la  fois épurée et généreuse, dans ce soleil complice.

Le poids de la société qui fait le charme des amours impossibles, en est désespéramment absent, les deux êtres s’aiment dans l’univers clos d’un monastère et d’un couvent au milieu d’une vallée déserte, échange des jeux de connivence, sans que personne ne semble remarquer, n’y même s’y intéresser. Les choses suivent leur cours, au gré des scènes qui se suivent et se ressemblent,   de la mortification première à l’amour dans le creux d’une grotte. Le tout  filmé à la manière d’un documentaire qui nous plongerait dans la vie sans vie d’un village grec, de l’église orthodoxe, sans qu’aucune de ces institutions n’apparaissent, si ce n’est en toile de fond  sans relief et sans histoire.

Seule originalité du film, l’animation, qui  occupe une place non négligeable du court-métrage, à force de symboles et d’icônes,  elle vient nous plonger dans les consciences tourmentées des personnages, dans l’imaginaire biblique de ses âmes. Mais elle rehausse à peine l’épatante platitude du film, la passion se retrouve dans les figures peintes des icônes sans relief  représentant les personnages, davantage que dans les yeux tantôt apeurés, tantôt béatement jouisseurs des acteurs.

Visuel: (c) affiche du film

 

“Amore Carne”, dans l’intimité du sang de Pippo Delbono ( en salles le 26 juin)
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Fatima-Ezzahrae Touilila

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