A l'affiche
“Les Indestructibles 2” : Le nouveau Disney/Pixar surpasse son modèle

“Les Indestructibles 2” : Le nouveau Disney/Pixar surpasse son modèle

01 July 2018 | PAR Gregory Marouze

Toute La Culture se réjouissait à l’avance de découvrir Les Indestructibles 2. Le premier volet est sorti en nos contrées il y a déjà 14 ans ! Pourtant, Les Indestructibles demeure à ce jour l’une des réussites majeures de Disney Pixar et de son réalisateur, Brad Bird ! Alors cette suite se montre-t-elle à la hauteur ? 

[rating=4]

indestructibles-3

Brad Bird est de retour aux affaires

Brad Bird est un cas à part dans l’industrie du blockbuster. Il est l’un des rares cinéastes travaillant dans l’industrie des Majors à signer également la plupart des script de ses films. Il est aussi un artiste autant à l’aise dans le cinéma d’animation qu’avec les films en prises de vues réelles. Il s’est distingué avec Le Géant de Fer (chef-d’œuvre ! – 1999), Ratatouille (2007), le premier volet des Indestructibles ou Mission : Impossible – Protocole Fantôme (2011) dans lequel il met en scène une scène d’action folle, quasi abstraite, se déroulant lors d’une tempête de sable.

Bird décevra cependant au Box-Office (et un peu artistiquement : reconnaissons-le) avec A La Poursuite de Demain (2015).

Dans Les Indestructibles 2, on retrouve tous les héros du premier volet. La famille est réunie au grand complet : Hélène Parr (Elastigirl), son époux Bob Parr (Mr Indestructible), Violette, Flèche et le petit dernier : bébé Jack-Jack. Sans oublier Luciius Best (Frozone) et Edna Mode.

indestructibles-4

Dans le cinéma d’animation, on ne vieillit pas !

Ce qu’il y a de formidable avec le cinéma d’animation c’est que, même 14 ans plus tard, actrices et acteurs ne vieillissent pas, les bébés ne grandissent pas. Pas besoin d’effets spéciaux numériques pour les rajeunir (à l’instar de Michael Douglas dans Ant-Man), pas de Botox n! de chirurgie esthétique. Nous sommes dans une autre dimension du cinéma !

Dans Les Indestructibles 2, les super-héros sont persona non grata. Ils ne sont pas vus comme des sauveurs mais bien comme des menaces potentielles. Pourtant, notre famille aux super-pouvoirs va, évidemment, vite repasser à l’action.

Si l’histoire – qui se déroule juste après les évènements du premier film – est légèrement balisée, voire prévisible, on peut soupçonner Brad Bird de l’avoir faire exprès. Il jongle avec des univers cinématographiques et de comics auxquels le public s’est depuis longtemps identifié et qu’il connaît par cœur. Brad Bird joue avec les codes de cinéma d’action et de comédie.

indestructibles-1

Les Indestructibles 2 : une suite supérieure à l’original

Le film privilégie les personnages de Hélène (le message est clairement féministe) et offre de grands moments de comédie à bébé Jack-Jack, dévoilant des super-pouvoirs exceptionnels, autant qu’envahissants.

On dit souvent que les suites sont inférieures aux originaux. C’est une bêtise que l’Histoire du cinéma contredit aisément : Le Parrain II est supérieur au premier volet, on est en droit de préférer Indiana Jones et le Temple Maudit aux Aventuriers de l’Arche Perdue, L’Empire Contre-Attaque surclasse en tous points La Guerre des Etoiles. Certains James Bond (Casino Royale et Skyfall) valent bien les grandes réussites de l’agent 007 période Sean Connery !

Sous l’influence de l’Agent 007

C’est justement sous l’inspiration de James Bond et certaines séries TV des sixties (Men From Uncle, Au Cœur du Temps) que se place Les Indestructibles 2. D’ailleurs, la musique de Michael Giacchino est largement sous l’influence de John Barry, le compositeur historique de la franchise des 007.

On retrouve l’esthétique du premier Les Indestructibles mais, comme 14 ans on passé, le travail sur l’architecture de la ville, les couleurs, scènes d’action, a franchi un cap impressionnant.

Bird multiplie décors, personnages, moments spectaculaires, sans pour autant négliger l’évolution de ses personnages et l’émotion.

indestructibles-2

Des scènes de comédie et d’action avec lesquelles on prend notre pied

Il n’empêche : c’est avec les scènes de pure comédie et d’action qu’on prend notre pied ! Le film privilégie le rythme sans pour autant devenir hystérique. Les gags sont autant visuels que présents dans les dialogues. Si Les Indestructibles 2 additionne poursuites en moto, véhicules en tous genres, scène catastrophe avec train monorail, … toutes sont équilibrées, et surtout : lisibles !

L’air de rien, Brad Bird signe avec Les Indestructibles 2 le film d’action le plus ébouriffant depuis Mad Max : Fury Road de George Miller. Et réalise l’une des plus belles transpositions cinématographiques du mythe du super-héros !

Un blockbuster qui a une âme

Les Indestructibles 2un des derniers films produits sous la houlette de John Lasseter – prouve avec brio qu’on peut encore réaliser un blockbuster qui ait une âme, tout en ne négligeant pas les impératifs économiques d’une société comme la Walt Disney Company. *

Bird est petit génie autant qu’un artisan sincère. Il succède à d’illustres prédécesseurs tels Richard Fleischer ou Robert Wise, qui savaient se mettre au service de l’industrie cinématographique d’une Major, à Hollywood, sans pour autant perdre leur personnalité. Les Indestructibles 2 n’est pas loin du chef-d’œuvre.

Grégory Marouzé

Synopsis : Notre famille de super-héros préférée est de retour! Cette fois c’est Hélène qui se retrouve sur le devant de la scène laissant à Bob le soin de mener à bien les mille et une missions de la vie quotidienne et de s’occuper de Violette, Flèche et de bébé Jack-Jack. C’est un changement de rythme difficile pour la famille d’autant que personne ne mesure réellement l’étendue des incroyables pouvoirs du petit dernier… Lorsqu’un nouvel ennemi fait surface, la famille et Frozone vont devoir s’allier comme jamais pour déjouer son plan machiavélique.

Les Indestructibles 2 de Brad Bird

Durée : 1h58

Sortie le 4 juillet 2018

Visuels : Disney Pixar

* Les Indestructibles 2 a « explosé » le box-office US en récoltant 180 millions de dollars lors de son premier week-end d’exploitation.

Jan Fabre : “On ne peut pas tenir en laisse son propre cerveau”
Bis 2018 : Saint Paul de Vence a sa biennale
Avatar photo
Gregory Marouze
Cinéphile acharné ouvert à tous les cinémas, genres, nationalités et époques. Journaliste et critique de cinéma (émission TV Ci Né Ma - L'Agence Ciné, Revus et Corrigés, Lille La Nuit.Com, ...), programmation et animation de ciné-clubs à Lille et Arras (Mes Films de Chevet, La Class' Ciné) avec l'association Plan Séquence, Animateur de débats et masterclass (Arras Film Festival, Poitiers Film Festival, divers cinémas), formateur. Membre du Syndicat Français de la Critique de Cinéma, juré du Prix du Premier Long-Métrage français et étranger des Prix de la Critique 2019, réalisateur du documentaire "Alain Corneau, du noir au bleu" (production Les Films du Cyclope, Studio Canal, Ciné +)

Publier un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Your email address will not be published. Required fields are marked *


Soutenez Toute La Culture
Registration