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La sélection cinéma du 19 mars

La sélection cinéma du 19 mars

19 March 2014 | PAR Enora Le Goff

Cette semaine sera marquée par des comédies loufoques, mais aussi par des histoires d’amour plus différentes les unes que les autres, sulfureuses, informatiques, lesbiennes, musicales… Le printemps arrive et l’amour s’en retrouve diversifié! 

On commence tout d’abord par un trip à la fois des plus noirs et des plus séduisants avec The Canyons de Paul Schrader (scénariste de Taxi Driver, et réalisateur de Blue Collar, American Gigolo). L’hypnotisme du film nous révèle la relation libre d’un jeune couple (Lindsay Lohan et James Deen ancien acteur porno) le choix de ces deux acteurs sulfureux sert véritablement le film dans la violence de sa désillusion quant à l’idée de couple et d’amour. On suit ce couple qui se détruit avec l’arrivée de l’ex de Tara (Lindsay Lohan), le tout dans une ambiance à la fois mystérieuse et kitsch.

[The Canyons : de Paul Schrader. Avec Lindsay Lohan, James Deen. 1h39] [rating=4]

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Face à ce film sulfureux sort un objet beaucoup moins… charnel : la love story entre un homme seul et blasé et la voix de son ordinateur. Malgré la magnifique présence vocale de Scarlett Johannson le film ne convainc ni par son sujet (Lost in Translation s’est déjà bien débrouillé pour nous révéler l’errance) et encore moins par sa forme (esthétique délavée des appartements design, sans vie). Le tout assaisonné de parole métaphysique et du jeu sans émotion de Joaquin Phoenix.

[Her : de Spike Jonze. Avec Joaquin Phoenix, Scarlett Johannson. 2h6] [rating=1]

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A l’opposé de cette froideur classique on retrouve le nouveau Quentin Dupieux (Rubber, Wrong) qui signe avec Wrong cops un film absurde et grotesque, qui tire sur tout ce qui passe (surtout les policiers) sans avoir de cohérence dans le scénario. Le problème du film est en effet la succession de sketchs sans lien entre eux, la bizarrerie et la vulgarité des situations fait beaucoup rire au départ, mais sans cohérence le tout laisse très vite le spectateur sur la touche. Toutefois si vous aimez l’électro, la bande-son vous fera très certainement plaisir!

[Wrong cops : de Quentin Dupieux. Avec Marc Burnham, Eric Judor, Marilyn Manson. 1h25] [rating=2]

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Côté français il y a aussi de la comédie en forme d’OFNI (objet filmique non identifié), celle d’un homme qui pour avoir de l’argent vole l’enfant d’un couple de milliardaire afin de demander une rançon. Dors mon lapin est le nouveau film de Mocky qui présente une sorte de course-poursuite entre un homme qui se retrouve avec un enfant sur les bras, un commissaire qui tente de le retrouver sans trop se fatiguer, une ambiance énergique qui nous révèle des personnages profondément inadaptés et tellement touchants, le tout dans une micro-société où règne le système D.

[Dors mon lapin : de Jean-Pierre Mocky. Avec Fréderic Diefenthal, Richard Bohringer. 1h23 ] [rating=3]

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Si vous aimez les comédies loufoques vous serez servis cette semaine, aux deux précédents films s’ajoute en effet Qui a peur de Vagina Woolf? Une comédie LGBT à l’exubérance assumée qui raconte la crise de la quarantaine du personnage de Anna, qui vit dans le garage d’une de ses amies, tout en voulant tourner le remake lesbien de Qui a peur de Virginia Woolf ?… Un joli travail visuel qui au final n’est prétexte qu’à des histoires de cœur entre les différents personnages.

[Qui a peur de Vagina Woolf: de Anna Margarita Albelo. Avec Anna Margarita Albelo, Guinevere Turner, Janina Gavankar. 1h23]

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Mais pas de panique face à toute cette bizarrerie! Il y a aussi cette semaine, une comédie moins… loufoque! Situation amoureuse: c’est compliqué ne révolutionne certes pas les codes de la comédie romantique française mais s’en accommode très bien. Ici le personnage de Manu Payet se retrouve entre sa fiancée et la fille qu’il a aimée dans sa jeunesse, un scénario qui n’a rien de bien fou, mais le résultat est un film frais, qui rend de bonne humeur le tout avec des acteurs savoureux, le parfait mélange d’une agréable romcom!

[Situation amoureuse: c’est compliqué : de Manu Payet, Rodolphe Lauga. Avec Manu Payet, Anaïs Demoustier, Emmanuelle Chriqui. 1h40]

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Sortons un peu de l’hexagone, pour aller du côté de la Suède qui nous offre cette semaine un peu de son histoire musicale: un biopic de Monica Zetterlund, légende suédoise du jazz qui dans les années 60 sacrifia sa vie privée pour l’amour de la musique et la recherche suprême de consécration. Un beau film porté par une actrice à la voix des plus envoûtantes. 

[Valse pour Monica : de Per Fly. Avec Edda Magnason, Sverrir Gudnason, Kjell Bergqvist. 1h51]

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A suivre aussi le parcours d’une jeune allemande dans l’Europe sur les traces de son histoire. Après avoir découvert une photo de son grand-père en uniforme SS Sita décide de voyager à la recherche de son histoire personnelle.

[Les vivants : de Barbara Albert. Avec Anna Fischer, Emily Cox. 1h52]

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Enfin si vous aimez le cinéma d’auteur des années 60 cette semaine ressortent Cléo de 5 à 7 de Agnès Varda et Portrait of Jason de Shirley Clarke. Le premier suit l’errance de Corinne Marchand durant 90 minutes d’angoisse à la suite d’analyses médicales. Ce film est une véritable déclaration d’amour à Paris, et l’un des piliers de la Nouvelle Vague. Le second est une interview de Jason, artiste de cabaret gay qui se met en scène, se révèle autour d’une bouteille de scotch et d’un paquet de cigarettes, qui apparaît aujourd’hui comme le témoignage d’un homme, mais aussi comme la trace d’une époque.

[Cléo de 5 à 7: de Agnès Varda – 1962] [Portrait of Jason de Shirley Clarke – 1967] 

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Enora Le Goff

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