Keep the lights on, Thure Lindhardt crève l’écran
C’est un film qui se laisse voir sans crier gare et qui vous attrape et vous suit l’air de rien. Keep the ligths on de Ira Sachs est une histoire d’amour qui finit mal.
[rating=4]
Erik (Thure Lindhart) a la trentaine, grand beau gosse au regard acier, il est documentariste à la peine. Gay, il vit les années 90 comme il se doit, sans portable mais avec des plans culs nombreux. C’est par un coup de fil qu’il est séduit par la voix de Paul (Zachary Booth) Erik change de nom à chaque rencontre, comme le veux la règle mais là, son “Jeff” pour un soir deviendra une histoire trouble, qui durera 9 ans. Le joli Paul au visage lisse est en fait bouffé de l’intérieur par la drogue et l’alcool, la dépendance d’Erik à son amour devient maladive.
Le réalisateur nous plonge dans une décennie de l’histoire homosexuelle new-yorkaise sans jamais tomber pour autant dans aucun excès, ni mélo, ni combat, juste une histoire tristement banale, qui passe au rythme lent des jours, dans l’obsession du Sida les premières années pour le voir disparaître au début du XXIe siècle et dans une évolution technologique des moyens de communication. Cette évolution est un ciment fort de la drague homo qui n’a de cesse de se servir des dernières options. Mais sur le fond, rien ne change, les rapports humains sont toujours aussi complexes.
La pellicule se pare des grains des documentaires pour dresser un parfait portrait des personnages secondaires : la bonne copine(Julianne Nicholson) qui veut un bébé, les gays hyper milieu, la sœur maternante.
Un film bien monté, bien joué, salué par Le Teddy Award 2012.
Keep the lights on, Ira Sachs, sortie le 22 août 2013, 1H41,KMBO distributeur.
Visuel : DR