A l'affiche
[Critique]  « Un week-end à Paris », le réalisateur de « Notting Hill » échoue à capter la quête amoureuse d’un vieux couple British

[Critique] « Un week-end à Paris », le réalisateur de « Notting Hill » échoue à capter la quête amoureuse d’un vieux couple British

08 March 2014 | PAR Gilles Herail

Episodiquement touchant, parfois drôle, Un week-end à Paris nous plonge dans une douce torpeur, une forme d’indifférence polie où même les (excellents) acteurs peinent à nous passionner. Sans intérêt. Synopsis : Nick et Meg décident de visiter une nouvelle fois Paris, bien des années après leur lune de miel, afin de donner un second souffle à leur mariage.

[rating=2]

La presse anglaise a adoré cette comédie romantique du 3ème âge multipliant les superlatifs pour décrire la finesse et l’intelligence de ce week-end à Paris. Nous n’avons donc pas dû voir le même film. Il y a quelques années, sortait une vraie comédie romantique, classique dans sa structure mais pas par contre casting (Emma Thompson et Dustin Hoffman). Les questions de l’âge y étaient bien sur approchées mais l’évidence du couple faisait passer cet aspect au premier plan. Plus près de chez nous, l’incroyable paire formée par Catherine Frot et André Dussolier dans la série Agata Christique de Pascal Thomas nous parlait aussi de vieux couple, d’envie de revivre et de plaisir épicurien tendre.

Un week-end à Paris, par quelques cadres, quelques regards atteint parfois cette tendresse et cette profondeur que le réalisateur veut à tout prix nous faire partager. Mais le chemin est long et la route bordée de clichés les plus insupportables. Le voyage à Paris commence en s’arrêtant à Château Rouge et l’on se prend à rêver d’un parcours qui éviterait Notre Dame et la Tour Eiffel. Peine perdue. Notre couple passe de leur hôtel de luxe à un restau puis une sieste à l’hôtel puis un restau puis l’appartement (de luxe aussi) d’un ami fortuitement rencontré. Pourquoi pas. Un week-end à Paris serait donc en réalité une variation 3ème âge de Before Sunset, Sunrise et Midnight  de Richard Lindtaker avec Julie Delpy et Ethan Hawkes.

On sent que l’influence est là, l’inspiration directe. Mais Before Midnight notamment était ultra bavard, mais en mouvement, cherchant le naturel, le flot de paroles, les changements d’humeur, la vie. Un week-end à Paris est empesé. Chaque acteur doit débiter des dialogues sur- écrits en attendant respectueusement son tour. Rien ne vient dérégler la machine bien huilée qui nous endort assez rapidement. La structure même du film et son faux mouvement (de bar en café à l’hôtel au restaurant…) révèle malgré elle l’absence de rythme et de propos. Alors que cette histoire devrait nous bouleverser, elle nous indiffère. Dommage.

A retrouver ici, notre dossier sur les anciens, le 3ème âge et le cinéma.

Gilles Hérail

Le Week end, un film de Roger Mitchell avec Lindsay Duncan et Jim Broadbent, sortie le 12 mars 2014

Le travestissement dans les comédies musicales
[Critique] « Dans l’ombre de Mary » : Emma Thompson, Tom Hanks et les coulisses de l’histoire de Mary Poppins
Gilles Herail

Publier un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Your email address will not be published. Required fields are marked *


Soutenez Toute La Culture
Registration