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[Critique] “Tristesse Club”, les douces séductions de la tristesse avec Vincent Macaigne, Laurent Lafitte et Ludivine Sagnier

[Critique] “Tristesse Club”, les douces séductions de la tristesse avec Vincent Macaigne, Laurent Lafitte et Ludivine Sagnier

31 May 2014 | PAR Olivia Leboyer

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Tristesse et comédie, humour et désenchantement, sont des mots qui vont bien ensemble : une dramélie ? une tristomédie ? Quel néologisme inventer pour ce film bizarre, imparfait mais attachant ? En salles le 4 juin.

[rating=3]

Tristesse Club, ça sonne assez joyeusement, comme y invite l’affiche : Laurent Lafitte, Ludivine Sagnier et Vincent Macaigne, allongés sur des transats multicolores, grande maison-hôtel et belle voiture en arrière-plan, semblent avoir la tristesse placide, douce. Ils se trouvent d’ailleurs symboliquement face à un lac. Léon (Laurent Lafitte), ex-futur champion de tennis et Bruno (Vincent Macaigne), créateur d’un site de rencontres, sont venus pour l’enterrement de leur père, un Don Juan insaisissable. Sur place, la jolie Chloé (Ludivine Sagnier) leur annonce qu’elle est également la fille de leur père. De fil en aiguille, les trois « enfants » vont devoir mener une petite enquête, brinquebalante et maladroite, à leur corps défendant. Car Léon a d’autres soucis (une séparation et des problèmes d’argent), tandis que Bruno, sous le charme de Chloé, aimerait bien rester avec son frère et sa demi-sœur « au moins pour une journée ».

Il y a évidemment de la Famille Tennenbaum dans ces personnages bloqués sur leur enfance, incapables de s’adapter au monde adulte. Laurent Lafitte est excellent dans sa carapace de semi-connard. Comme à chaque fois (Un monde sans femmes de Guillaume Brac, La Bataille de Solferino de Justine Triet, 2 automnes 3 hivers de Sébastien Betbeder), Vincent Macaigne impose sa présence insolite. Pétillante, pleine de vie, Ludivine Sagnier entraîne les deux clowns tristes dans un curieux jeu de pistes.

« Il est mort, y a pas d’héritage et la ville est pleine de chiens » constate Léon. En effet, tout est un peu bizarre, légèrement de travers. Tout est simple et assez compliqué. Comme la ligne de cet humour presque blanc, neutre, plat, difficile à tenir sur la longueur de tout un film. Pari pratiquement réussi : à l’exception de quelques scènes qui fonctionnent moins bien, l’ensemble se déroule sur un faux rythme démantibulé réellement plaisant. Les apparitions de Noémie Lvovsky, toujours aussi azimutée et de Philippe Rebbot (que l’on avait adoré dans Mariage à Mendoza d’Edouard Deluc) ajoutent au charme du film.

Une tristesse dont on s’imprègne avec un certain plaisir !

Tristesse Club, de Vincent Mariette, France, 2014, 1h30, avec Laurent Lafitte (de la Comédie Française), Vincent Macaigne, Ludivine Sagnier, Noémie Lvovsky, Dominique Reymond, Anne Azoulay, Philippe Rebbot, Délia Espinat-Dief. Sortie le 4 juin 2014.

visuels: affiche, photo et bande annonce officielles du film.

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Olivia Leboyer
Docteure en sciences-politiques, titulaire d’un DEA de littérature à la Sorbonne  et enseignante à sciences-po Paris, Olivia écrit principalement sur le cinéma et sur la gastronomie. Elle est l'auteure de "Élite et libéralisme", paru en 2012 chez CNRS éditions.

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