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[Critique] « The Bay », immersion réussie pour Barry Levinson

[Critique] « The Bay », immersion réussie pour Barry Levinson

12 June 2013 | PAR Hugo Saadi

[rating=3]

 

Avec « The Bay » Barry Levinson revient au cinéma après 5 ans d’absence (son dernier film, « Panique à Hollywood » étant sorti en 2008), et réalise ses premiers pas dans un nouveau genre, le film d’horreur. En effet, le réalisateur américain (interview à lire par toutelaculture.com) de « Good Morning Vietnam », « Rain Man » ou encore « Sleepers » tente de surfer sur la vague des films en caméra embarquée tels que « Cloverfield » de Matt Reeves ou « Rec » de Jaume Balaguero, tout en y ajoutant la manière. Car « The Bay » est un film réalisé à 100% en « found footage », soit en utilisant uniquement de vrais-faux rushs (caméscopes, vidéo-surveillance, skype ..).

Avec comme simple synopsis : « Dans la baie du maryland, une bactérie non identifiée contamine le lac et ceux qui s’en approchent », le sujet de « The Bay » est bien maitrisé. A l’origine, le projet était censé se tourner sous la forme d’un documentaire dénonçant la catastrophe écologique de la destruction de la baie de la Chesapeake dans le Maryland. Barry Levinson décide alors de nous plonger au cœur d’une petite ville de la Chesapeake, un 4 juillet, jour de la fête de l’indépendance des États-Unis. Les festivités locales sont mises en place et les autorités sont prêtes à couvrir l’événement sans se douter que la journée va être perturbée par un virus mortel. Quelques jours avant, des océanographes avaient fait la découverte de l’origine de la contamination des eaux et avaient alerté les autorités, en vain. Sur fond d’hymne national et rires d’enfants, le carnage va alors commencer. Barry Levinson introduit la peur dans le film au compte-goutte, à l’instar du virus se propageant par l’eau, et la panique ne tardera pas à s’emparer de la ville. Les premières victimes, prises de fortes éruptions cutanées, d’engloutissement de leur langue et d’un pourrissement régulier de leur corps, donnent le ton sur la suite du métrage. La ville étant placée en quarantaine par les autorités, le film prend alors rapidement des allures de « fin du monde ». Enfin, l’augmentation progressive du nombre de victimes instaure un climat de panique générale.

« The Bay » se démarque des autres productions de ce style par son traitement. Un traitement qui multiplie les points de vue, passant de l’œil des caméras des voitures de police de la vidéo-surveillance de la ville entre autres, le film est riche en images d’un fort réalisme ne tombant pas dans une utilisation outrancière des plans choquants. Le récit est alors cohérent et assez fluide. L’apprentie journaliste envoyée pour couvrir la fête du 4 juillet nous sert de guide durant tout le film, elle est au cœur de l’action rythmant le tout comme il se doit. Enfin le film présente des scènes assez morbides, le cahier des charges du film d’horreur est bien rempli, puis la tension est parfaitement palpable dans le film et du côté du spectateur également. Le véritable point fort est ce montage cohérent et cette bonne utilisation du « found footage » renforçant l’immersion du spectateur. Au final « The Bay » ressemblerait plutôt à un documentaire (une illustration qui témoigne d’une certaine réussite dans la mise en scène de Barry Levinson) qu’à un film d’horreur car à l’inverse de « Paranormal Activity » et consorts, il dispose de très peu de « jump scare » et cherche davantage à nous sensibiliser qu’à nous faire peur.

« The Bay », un film de Barry Levinson avec Kristen Connolly, Christopher Denham, Nansi Aluka, États-Unis, 1h28, au cinéma le 19 juin 2013.

the bay affiche

 

 

 

 

 

 

 

 

 

visuels (c) : affiche et images issues du film, ARP Selection

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Hugo Saadi

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