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[Critique] « Steve Jobs » Thriller psychologique techniquement parfait de Danny Boyle

[Critique] « Steve Jobs » Thriller psychologique techniquement parfait de Danny Boyle

06 February 2016 | PAR Gilles Herail

Danny Boyle décortique la figure du fondateur d’Apple à partir d’un scénario théâtral très bien écrit qu’il met intelligemment en images. Michael Fassbender et Kate Winslet sont comme toujours géniaux et Steve Jobs approche la perfection technique. Sans pour autant passionner plus que cela. Notre critique.

[rating=3]

Extrait du synopsis officiel : Dans les coulisses, quelques instants avant le lancement de trois produits emblématiques ayant ponctué la carrière de Steve Jobs, du Macintosh en 1984 à l’iMac en 1998, le film nous entraîne dans les rouages de la révolution numérique pour dresser un portrait intime de l’homme de génie qui y a tenu une place centrale.

Le fondateur d’Apple avait fait l’objet d’un premier biopic déjà oublié mais ce deuxième essai est d’un tout autre niveau, réunissant la crème de ce qui se fait de mieux à Hollywood. Un metteur en scène ingénieux, Danny Boyle, considéré à tort comme un petit malin se perdant dans des gimmicks et des postures. Un casting de haute volée réunissant notamment Michael Fassbender, Kate Winslet et Seth Rogen. Et un scénariste surdoué, Aaron Sorkin, qui avait montré l’étendue de son talent dans The Social Network. La narration du film repose sur un principe simple qui fonctionne parfaitement : décortiquer la psychologie de Jobs à travers trois moments clefs de sa carrière. Trois lancements en fanfare qui dessinent le portrait d’un mégalo manipulateur, inadapté socialement, intimement persuadé qu’il va changer le monde. Aaron Sorkin signe des dialogues brillants, qui sont autant de joutes verbales cinglantes confrontant Jobs à ses proches et à ses contradictions.

Il fallait toute l’inventivité de Danny Boyle pour dynamiser un script qui aurait pu vite tourner au théâtre filmé. Le cinéaste fait preuve d’une grande rigueur, avec une mise-en-scène au cordeau qui trouve en permanence le bon cadre, le bon angle et la bonne distance. Les performances d’acteurs sont sans failles et Kate Winslet est étonnante dans un second rôle passionnant. Interprétant une directrice du marketing fidèle, connaissant son patron comme personne, s’autorisant à lui tenir tête et cherchant à régler malgré lui ses problèmes personnels. L’histoire d’Apple et son inscription dans les mouvements technologiques des années 80 à 2000 sont évoquées en toile de fond. Mais l’angle choisi est avant tout personnel, psychologique, analysant la personnalité d’un homme qui bénéficie toujours aujourd’hui d’une aura populaire difficile à comprendre.

Danny Boyle filme son faux biopic comme un thriller psychologique et l’analyse froide d’un montre génial est brillamment écrite. Steve Jobs est techniquement bluffant, démontrant un indéniable savoir-faire. Le cinéphile se réjouira des qualités cinématographiques mais le spectateur lambda, pas plus fasciné que ça par la figure de Steve Jobs, aura peut-être du mal à se passionner.

Gilles Hérail

Steve Jobs, un biopic de Danny Boyle avec Michael Fassbender, Kate Winslet, Seth Rogen, durée 2h02, sortie le 03/02/2016

Visuels : ©  affiche et bande-annonce officielles du film
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