[Critique] “Le bois dont les rêves sont faits” : Vincennes par Claire Simon
Après une belle histoire d’amour en Gare du Nord, Claire Simon poursuit avec poésie sa “géographie humaine” et investit le bois dont les rêves sont faits, à Vincennes, pour un franc documentaire. Franchement réussi. En salles le 13 avril 2016.
[rating=4]
Tout commence par une citation de Baudelaire et un texte nostalgique sur le paradis perdu et notre besoin d’évasion. Poumon vert à l’Est de Paris, le Bois de Vincennes c’est à la fois un Eden et un madeleine. Les cyclistes s’y promènent, les barques y tanguent, les coureurs s’y pressent et les familles s’y perdent. C’est aussi un lieu complexe où des ermites ont élu domicile, où dans les arbres de la forêts d’hiver les hommes recherchent les caresses d’autres hommes, où des femmes se vendent et où les nationalités et les cultures se mélangent : lors du Nouvel An cambodgien, les exilés
se retrouvent à la pagode bouddhiste et où l’on danse tous mêlé parfois, à la tombée de la nuit, comme en “Guinée Bissau”.
Intervieweuse hors-pair, Claire Simon ouvre sa caméra aux confessions des passants et des habitants de ce parc magique. Derrière l’affiche de Sempé et dans le yeux de Claire Simon, c’est tout un monde qui se livre au spectateur. Presque sans musique mais riche des sons de toute une vie grouillante, le Bois de Vincennes est une réserve de féerie ancestrale, un générateur d’irrationnel et un moteur de rêves, aux portes de Paris. Un très beau film à déguster sur grand écran dès aujourd’hui.
Claire Simon, Le bois dont les rêves sont faits, France, 2014, 2h26. Sophie Dulac. Sortie le 13 avril 2016.
visuel : photos et affiche officielles du film (c) JUST SAYIN’ FILMS – Claire Simon 2016 & Sempé
One thought on “[Critique] “Le bois dont les rêves sont faits” : Vincennes par Claire Simon”
Commentaire(s)