A l'affiche
[Critique] « Dope » : comédie adolescente afro-américaine terriblement sympathique

[Critique] « Dope » : comédie adolescente afro-américaine terriblement sympathique

07 November 2015 | PAR Gilles Herail

Rick Famuyiwa réussit un coup de maître avec son nouveau film produit par Pharrell Williams, qui fait partie de nos coups de cœur de la rentrée (voir également notre critique cannoise). Le cinéaste signe une comédie adolescente terriblement sympathique qui renverse les clichés sur la jeunesse afro-américaine avec une bonne humeur contagieuse. Un vrai petit bonheur.

[rating=3]

Extrait du synopsis officiel: Malcolm, jeune geek fan de hip-hop des années 90 vit à Inglewood, un quartier chaud de Los Angeles. Avec ses deux amis Diggy et Jibs, ils jonglent entre musique, lycée et entretiens pour entrer à l’université. Une invitation à une soirée underground va entrainer Malcolm dans une aventure qui pourrait bien le faire passer du statut de « geek » à celui de mec cool, un « dope ».

Dope aurait pu faire partie de ces comédies indépendantes typées “Sundance” dont la bien-pensance appuyée tend parfois à lasser. Un apriori qui tombe dès les premières minutes d’un film incroyablement sympathique, qui virevolte et diffuse sa bonne humeur du début à la fin. Dope revisite avec malice le genre du teenmovie en suivant trois afro-américains plutôt geeks qui doivent se mêler, bien malgré eux, à la dure loi du ghetto. Le scénario mélange deux univers qui coexistent rarement dans les films centrés sur la communauté noire-américaine. D’un côté la figure du geek, fan des 90s, ses groupes de rap cultes et ses étrangetés vestimentaires. De l’autre, le ghetto contemporain, ses trafics, ses magouilles, ses codes de valeur et sa violence.

Nos trois héros, qui ne correspondent pas aux clichés attendus du gangsta vont devoir jouer aux durs pour régler leurs soucis. Une idée originale qui permet d’inverser les stéréotypes et d’alimenter d’hilarantes scènes de comédie. Dope conserve en permanence une décontraction joyeuse et une tendresse charmante qui nous laissent le sourire aux lèvres. Grâce à un trio de jeunes acteurs très justes et drôlement attachants (Shameik Moore, Adekanbi Tony Revolori et Kiersey Clemons). Une bande-son de choix qui multiplie les classiques hip-hop old school, accompagnés par la musique originale de  Pharrell Williams. Et un scénario inventif qui peut compter sur des dialogues soigneusement écrits.

Il faudrait être de très mauvais poil pour snober un divertissement qui fait incroyablement plaisir tout en faisant passer deux/trois messages pas inintéressants sur la représentation des noirs dans la culture populaire américaine. Après Dear White People, comédie satirique lettrée sur la persistance de la question raciale à l’époque d’Obama, voilà un nouveau film frais et intelligent qui réinterroge avec finesse l’identité de la jeunesse afro-américaine. N’hésitez-pas une seconde, on tient là l’un des coups de cœur de la rentrée.

Gilles Hérail

Dope, une comédie indépendante américaine de Rick Famuyiwa avec Shameik Moore, Kiersey Clemons, Tony Revolori, durée 1h43, sortie en salles le 04 novembre 2015

Visuels : © photos officielles et affiches officielles des films
« Nobody » : gros plan sur le monde impitoyable de l’entreprise
[Critique] « Le fils de Saul » : film insoutenable et nécessaire sur l’organisation de la mort industrielle à Auschwitz
Gilles Herail

Publier un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Your email address will not be published. Required fields are marked *


Soutenez Toute La Culture
Registration