[Critique] « 24 jours » d’Alexandre Arcady : devoir de mémoire après l’affaire Ilan Halimi (sortie le 30 avril)

Alexandre Arcady pose sa caméra avec fidélité sur l’Affaire Ilan Halimi et parvient, sans pathos, à rappeler son martyre. En salles le 30 avril.

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24 jours et autant de nuits : C’est la durée du martyre d’Ilan Halimi, kidnappé par Youssef Fofana et son gang des barbares parce qu’il était juif et qu’il est bien connu que tous les juifs sont riches et si solidaires qu’ils paieraient naturellement la rançon pour l’un des leurs.

Le film d’Alexandre Arcady est la fidèle traduction a l’écran du récit de la mère d’Ilan Halimi, Ruth, jouée par Zabou Breitman. C’est tout l’intérêt de ce film poignant. Il suit le calvaire de la famille Halimi, le père (Pascal Elbe) et les sœurs confrontés à la police. Niant le caractère antisémite de ce crime, ces forces de l’ordre se révéleront impuissantes a retrouver Ilan avant son exécution barbare.

Froide, lucide mais jamais cynique,la camera d’Alexandre Arcady filme avec justesse et réalisme cette longue agonie, laissant de côté le pathos qui a pu accompagner certains de ses films.
Allez voir ce film pour faire devoir de mémoire à Ilan Halimi. Allez- y pour débusquer la haine et les préjugés. Allez- y comme antidote à Dieudonné et ses comparses, cette forme moderne de l’antisémitisme ordinaire qui porte en elle la même violence que celle de ces bourreaux de 24 jours.

24 jours, la vérité sur l’affaire Ilan Halimi de Alexandre Arcady, avec Zabou Breitman, Pascal Elbé, Jacques Gamblin, France, 1h50. Paradis Films. Sortie le 30 avril 2014.

Grisha.