Cinema
À la Philharmonie de Paris, West Side Story (l’original !) en ciné-concert

À la Philharmonie de Paris, West Side Story (l’original !) en ciné-concert

19 January 2023 | PAR Yohan Haddad

Le chef d’oeuvre de Robert Wise et Jerome Robbins s’invite pour deux soirées sur l’écran de la salle Pierre Boulez de la Philharmonie de Paris pour un ciné-concert prodigieux, où les mélodies immortelles de Bernstein résonnent toujours avec force dans notre imaginaire collectif.

Tonight ! Tonight !

Est-ce qu’il reste des choses à dire sur West Side Story ? Pas tellement, tant la réputation qui accompagne le film reste aujourd’hui intacte et justifiée. Au sein de la grande salle Pierre Boulez de la Philharmonie de Paris, qui bénéficie d’un super décor avec son haut plafond et sa disposition particulière, qui fait penser à un oeuf, les spectateurs prennent place quelques minutes avant le début du film. Sur scène, les musiciens de l’Orchestre de Paris, dirigé par Ernst Von Tiel, répètent le thème d’ouverture, reconnaissable entre 1000, laissant afficher des sourires sur les visages des cinéphiles/mélomanes présents dans la salle. Après un applaudissement nourri, le film peut enfin commencer. Son générique d’ouverture si particulier, où les notes de la musique s’affichent sur l’écran, dans un design rétro conçu par le génial Saul Bass, collaborateur régulier d’Hitchcock pour ses ouvertures, provoque un enthousiasme immédiat. Pendant 2h50 (entracte compris), la musique immortelle de Leonard Bernstein, qui se superpose aux paroles de Stephen Sondheim et à la mise en scène pleine d’inventivité de Robert Wise, installe un silence profond dans la salle, où les regards admiratifs se mêlent aux danses endiablées des acteurs/danseurs à l’écran. Pour clôturer le spectacle, l’orchestre joue en intégralité la partition du générique de fin, où les noms de l’équipe du film s’affichent comme des graffitis sur les murs du “West Side”, avant que les applaudissements du public ne viennent résonner pendant encore 10 bonnes minutes.

La magie de Leonard Bernstein

West Side Story ne paraît pourtant pas le choix le plus évident pour un ciné-concert, tant la musique s’invite partout dans le film, toujours mêlée aux voix et aux chansons. Pourtant, grâce à un montage sonore de qualité, le pari s’avère être complètement réussi. Il faut dire que la réussite du film tient beaucoup aux mélodies de Leonard Bernstein, génie parmi les génies, qui insuffle une part de magie inimitable. Entendre sa partition à travers de vrais instruments provoque un frisson incomparable, particulièrement quand les premières notes du célèbre “America” retentissent, où quand Bernardo et Riff se battent dans une chorégraphie mécanique absolument de grande beauté. Mention spéciale également à la séquence du bal, où la partition jouée par l’orchestre apporte un nouveau souffle à cette scène mythique, avec une résonance particulière au niveau des cuivres, qui offre un charme unique.

Plus de 60 ans après sa sortie, le constat est inéchangeable : le film de Wise et Robbins est un chef d’oeuvre immortel, la où le rêve américain se mêle à la misère, où la danse se mêle au meurtre, où les mélodies se mêlent à l’amour, et où la musique se mêle au cinéma, pour toujours.

Les 18 et 19 janvier à la Philharmonie de Paris, informations disponibles ici.

Visuel : © Courtesy of United Artists

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Yohan Haddad

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