Arts
Robert Crumb : sexe, gourou et lsd s’exposent au Musée d’art moderne de Paris

Robert Crumb : sexe, gourou et lsd s’exposent au Musée d’art moderne de Paris

13 April 2012 | PAR Francois Colombi

Grande figure de la bande dessinée et du comix américain, Robert Crumb fait l’objet d’une rétrospective au Musée d’art moderne de Paris. Figure emblématique de la scène underground américaine et grand amateur de Lsd, il reste l’une des figures emblématiques de la scène hippie des années 1960.

Le père du célèbre Fritz the Cat ne semble pas encore habitué à de tels honneurs et à 79 ans confesse volontiers que « cela semble tellement bizarre d‘être exposé dans un musée ». C’est à partir du 13 avril que commence l’exposition qui accueille l’un des pères de la contre-culture américaine. Grand amateur de blues des années 1930 et collectionneur de 78 tours, l’exposition rassemble plus de 700 œuvres originales de 1960 à nos jours provenant uniquement de  sa collection privée.

Riche de plus de 50 ans de carrière, l’œuvre de Robert Crumb est dense, considérable et la rétrospective qui lui est faite l’est tout autant. Même si le travail de Crumb reste peu connu pour la jeune génération française, l’exposition présente avec talent toutes les périodes et les évolutions de l’artiste. Du noir et blanc à la couleur, en passant par les différents personnages créés puis abandonnés, on découvre toute l’histoire de ce génie qui a couvert 40 ans de la vie politique, culturelle et sociale de l’Amérique. Avouant sa (sur)consommation de Lsd et son addiction au sexe pendant plusieurs années, ses dessins ont toujours été en marge de la société et se sont toujours adressés à un public spécialisé. Mais l’exposition arrive avec talent à faire (re)découvrir l’œuvre de cet homme passionné par le jazz, la liberté d’expression et par Franz Kafka.

A partir des années 2000, Robert Crumb s’est attelé à la réalisation d’un album tiré de la genèse. Ne voulant pas faire une relecture, mais bien une mise en image, l’œuvre complète est présentée dans une salle qui lui est entièrement dédiée. Même s’ il est difficile de lire la bd dans une salle debout, on appréciera les 224 planches affichées sur les quatre murs de la salle. Autre moment fort de l’exposition, c’est la présentation du vinyle de Janis Joplin sous le nom de Big Brother & the Holding Company Cheap Thrills dont Crumb réalisa la pochette en1968.

Evitant le surlignage de ses œuvres tout en traduisant les titres les plus complexes, l’exposition laisse le spectateur libre de découvrir les couvertures délirantes et loufoques du magazine WEIRDO (nommé verre d’eau pour une parution) sans aucune relecture ni explication ennuyeuses De simples faits historiques rappellent le contexte et les problèmes résultant de certaines couvertures, comme celle critiquant Reagan ou encore certains dessins encourageant le mariage gay, refusés par le New Yoker.

Rétrospective abondante, l’exposition et les salles sont vastes. Riches en planches originales et en magazines de l’époque, on peut aussi trouver des interviewes de l’artiste et de sa femme ainsi que des sculptures et produits dérivés des personnages tirés de l’imaginaire de Crumb. Loin d’être figée avec de simples planches à regarder, elle propose aussi, face à un écran, de  faire danser Mister Natural, gourou et personnage phare de l’artiste. Même si l’exposition n’est pas dédiée pour les enfants, les plus jeunes apprécieront.

Le chêne de la truie qui file de Philippe Barbeau et Amandine Ciosi
Un printemps mozartien à Paris
Francois Colombi

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