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Paris Photo 2016 : nos coups de cœur à ne pas manquer

Paris Photo 2016 : nos coups de cœur à ne pas manquer

10 November 2016 | PAR Hugo Saadi

Comme chaque année, le mois de novembre est marqué par Paris Photo qui fête cette année son 20ème anniversaire, après une précédente édition tristement écourtée suite aux attentats de Paris. Toute la Culture a sillonné les allées du Grand Palais qui ouvrira ses portes à tous les amateurs de la photographie jusqu’au 13 novembre. Tour d’horizon de nos coups de cœur.

Avec 183 exposants provenant de 30 pays différents pour cette édition 2016, il est toujours difficile d’effectuer une sélection tant nos yeux voient défiler des dizaines de photographies aux genres bien différents (N&B, couleurs, grands et petits formats, historiques ou conceptuelles). Évidemment, les grands noms de la photo sont présents, mais ce qui excite tout visiteur, ce n’est pas de revoir le violon d’Ingres de Man Ray une énième fois, mais bel et bien de flasher sur des artistes moins connus.

57cea53cb5f30alger-babeloued-melting1Et ce fut le cas en pénétrant dans l’espace de la galerie Particulière/ Foucher-Biousse pour y découvrir le travail de Stéphane Couturier. Déjà exposé à la Maison Européenne de la Photographie il y a quelques mois, le photographe continue d’explorer la ville d’Alger dans une série originale. Notre œil est rapidement attiré par ces très grands formats de façades d’immeubles qui fourmillent d’éléments à picorer. Même si les habitants s’y font rares, les photos sont gorgées de vie. Quand il ne s’agit pas de balcons, Stéphane Couturier s’attarde sur les fenêtres bleues, qui semblent former de loin, un immense calendrier de l’avant…

23710Tandis que les États-Unis sont encore sous le choc de la victoire de Donald Trump, l’Equinox Gallery fait un bond dans le temps pour amener le spectateur dans l’Amérique des années 50 à 80. Avec la série « Early Color Street Photography », le photographe Fred Herzog capte avec perfection les ambiances de la ville (passants, devantures de magasins, façades d’immeubles) et saisit des instants de vie remarquables comme ce cliché où un groupe de personnes est fasciné par ce qui se déroule dans les airs.

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Dany Lyon, Joey, Chicago, 1965

Le travail d’un autre américain s’impose dans cette sélection. Celui de Danny Lyon, né dans les années 40 et présenté en solo show à la galerie Etherton. Quelques images de Robert Frank, dont le photographe s’est largement inspiré, se sont d’ailleurs glissées dans la sélection. Dans un style immersif, Lyon documente les États-Unis des années 60 et photographie aussi bien ses amis, comme cette photo de Joey prise à Chicago en 1965 avec son chat, que des images de communautés marginalisés comme les prisonniers de Ferguson au Texas ou encore toute une série sur les motards intitulée The Bikeriders.

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Chez Robert Morat, on peut découvrir le travail tout en délicatesse du photographe allemand Robert Voit. Comme un herbier photographique, des photos de plantes en noir et blanc sont alignées sur le mur. Enfin du moins, c’est ce que le photographe veut nous faire croire. À y regarder de plus près, l’illusion disparaît. Les plantes ne sont en fait que des morceaux de plastiques et de tissus combinés. Avec  « The alphabet of new plants », cet ancien élève de Thomas Ruff interroge notre rapport au réel.

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Un détour s’impose à la Galerie Templon pour contempler le travail original de Gregory Crewdson. Sa série semble suspendre le temps et emmène le spectateur dans un monde parallèle pendant un court instant. Ses photographies sont soigneusement travaillées que ce soit au niveau de la lumière ou des personnages. Chaque élément est à sa place et cette précision chirurgicale dans la construction des plans donne un sentiment étrange, mais à la fois passionnant. Il en ressort une certaine envie de pénétrer à l’intérieur des cadres afin de voir la photo s’animer et d’entendre Gregory Crewdson dire « action ».

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Paris Photo est aussi un haut lieu pour la photographie ancienne, en témoigne le magnifique stand de Robert Hershkowitz où se mélangent des images de la deuxième moitié du 19ème siècle. À l’entrée notamment, on découvre un paysage splendide de Gustave Le Gray pris à Sète en 1957. Mais celle qui retient le plus l’attention du visiteur, c’est la sublime image de Peter Henry Emerige, During the Reed Harvest datant de 1886. Une composition entre quatre paysans qui oscille entre photographie et la peinture.

1969_005Enfin, difficile de ne pas se laisser séduire par les couleurs chaudes et apaisantes des photographies de Harry Gruyaert et Jacques-Henri Lartigue exposées par la galerie Fifty One. Tandis que le premier joue avec les lumières et les reflets, le second se focalise sur des détails et arrête le temps. Il ne reste plus qu’à s’assoir sur un banc, s’aérer l’esprit et contempler le soleil qui frappe les arbres et les façades.

Hugo Saadi et Marie Crouzet

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