Arts
“Le papier à l’oeuvre”, au Musée du Louvre

“Le papier à l’oeuvre”, au Musée du Louvre

10 June 2011 | PAR Anais Tridon

Soixante-dix œuvres sur papier d’une cinquantaine d’artistes actifs entre le XVe siècle et le XXIe siècle, ont été sélectionnées dans les fonds parisiens du département des arts graphiques du musée du Louvre, du musée d’Orsay, du musée national d’art moderne et dans ceux de diverses collections françaises pour cette exposition qui glorifie le papier. Elle s’organise en cinq sections, jouant par principe sur les rapprochements entre anciens et modernes et sur la diversité des partis techniques et esthétiques.

La première catégorie concerne le papier et la couleur. L’exposition commence par une superbe œuvre de Matisse, l’œuvre programme, intitulée Nu bleu. La couleur peut être un masque, cachant ou recouvrant le support tout en mettant en valeur le dessin de l’artiste : on peut ainsi découvrir des dessins sur papier rose de Botticelli ou encore de de Degas, puis d’autres sur papier bleu (Jan de sur papier noir, ainsi que des huiles sur papier.

La seconde section, « Papiers assemblés, papiers multipliés » révèle toutes les savoureuses manipulations que l’on peut faire à partir d’une simple feuille : comment l’agrandir en collant d’autres morceaux, élaborer une composition en rassemblant des fragments de dessins, cacher une partie de la composition par d’autres éléments de papier, elle montre aussi comment dessiner dans le papier en silhouettant des profils par le simple jeu du noir et du blanc. Au XXe siècle, le procédé devient un art à part entière : c’est l’époque des papiers collés, des papiers découpés, ici illustrée avec des œuvres de Braque, de Picasso ou de Matisse.

Puis c’est au tour des papiers fortuits et des papiers élus d’être représentés. Le papier, qu’il soit pris au hasard ou soigneusement choisi pour ses qualités, reste un support d’expression privilégié pour l’artiste : en témoignent des œuvres de Rembrandt, Piranèse, Van Gogh, Seurat, Cézanne, Maillol, Picasso…

Un dessin permet de répéter un autre dessin. Reporter une composition sur un autre support, donner à voir à travers le papier a toujours été nécessaire, et la pratique du calque, du décalque, de la perforation remonte à des temps très anciens. Toutes ces pratiques sont illustrées dans la catégorie transferts et transparences.

La dernière partie, peut-être la plus intéressante, « Papiers magnifiés, papiers martyrisés » présente principalement des œuvres du XXe siècle. D’un côté, des œuvres glorifiant la beauté du matériau, de l’autre des pièces le montrant mutilé ou en partie détruit (brûlé, dégradé). Mais on prendra ainsi conscience que les uns ne vont pas sans les autres et que la gloire des papiers tourmentés est universelle.

On retiendra de cette belle et riche exposition que l’artiste dessine avec différents outils sur toutes sortes de papiers, blancs ou colorés, transparents ou non, pris au hasard, réemployés ou soigneusement choisis. Il les marque, il les griffe, il les recouvre, il les assemble ou les découpe, il les colle, les agrafe ou encore les punaise. Il sélectionne et choisit avec le plus grand soin de précieux papiers d’art ou il dessine sur ce qui lui tombe sous la main. Il peut aussi déchirer, perforer, brûler son papier, ses papiers, mais toujours pour mieux les magnifier, comme pour les honorer. En confrontant les générations, il s’agit de démontrer que le papier est un acteur à part entière du dessin.

 

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Anais Tridon

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