Arts

Le Lavoir Numérique, le nouveau lieu culturel de Gentilly

17 July 2021 | PAR Laetitia Larralde

Inauguré le 15 octobre 2020 et ouvert au public le 19 mai dernier, le Lavoir Numérique est le nouvel établissement culturel de Gentilly dédié à l’audiovisuel numérique, c’est-à-dire à l’image fixe, l’image en mouvement et au son numériques. Découverte.

Installé dans les anciens bains-douches créés en 1924 et fréquentés par Robert Doisneau, le projet de réhabilitation en lieu de culture remonte à une vingtaine d’années. Entièrement restructuré par le cabinet d’architecture Arteo, le bâtiment d’origine avec son double escalier remarquable en façade est rénové après être resté à l’abandon quasiment depuis les années 1950. Agrandi par l’adjonction de modules protégés par une enveloppe technologique tantôt opaque tantôt vitrée, parfois maillée de LEDs, et par deux niveaux de sous-sol pour accueillir un auditorium, le bâtiment est aujourd’hui traversant et largement ouvert sur la ville.

Le programme du Lavoir Numérique est multiple : diffusion, pratique, apprentissage. Dans le grand espace d’exposition et la salle de projection, la diffusion des savoirs se tient sous la forme de Séquences, une programmation trimestrielle alliant exposition, cinéma et débats, augmentés selon les besoins de concerts, spectacles ou performances.

La première Séquence s’intitule 31 ans de web et s’interroge sur la façon dont internet et les technologies numériques ont façonné l’audiovisuel. Comment nos images et sons se sont-ils transformés en données numériques ? Comment se fabriquent, se partagent et se consomment les contenus ? De quelle façon notre rapport à l’audiovisuel a-t-il évolué ? L’exposition Ecrans partagés – la photographie après 31 ans de web, confiée au collectif de penseurs, photographes et artistes Diaph 8, questionne les nouvelles pratiques photographiques. Dématérialisation de la photographie, appareils polyvalents et accessibles, accès au partage sur les réseaux, création d’une photothèque mondiale, lien à l’écran, impact écologique… autant de sujets que l’exposition aborde.

Le numérique a permis que tout un chacun puisse devenir créateur de contenu audiovisuel, autodidacte ou non, et choisir d’être son propre diffuseur. Mais les nombreux dérapages montrent la nécessité d’enseigner les « bonnes pratiques ». En proposant des ateliers gratuits, des stages payants et des masterclass et en s’orientant entre autres vers les publics scolaires et les séniors, le Lavoir Numérique cherche à sensibiliser à la création, à souligner les avancées et les pièges du numérique et à inculquer des comportements responsables. A cela vient s’ajouter une équipe de médiateurs-créateurs et un programme de résidences.

La même équipe, dirigée par Michaël Houlette, gère le Lavoir Numérique et la Maison Doisneau, situées à quelques minutes l’une de l’autre. Les deux structures se complètent, entre photographies du XXème siècle et images du XXIème, dans un dialogue qui permet l’étude du sujet d’hier à demain. En ce moment, la Maison Doisneau, tournée essentiellement vers la photographie humaniste, propose une exposition sur Frank Horvat et son Paris des années 1950. Entre Paris le jour où le photographe étudie l’architecture et le mouvement de la ville au téléobjectif et Paris la nuit, où danseuses et effeuilleuses s’exposent sur scène ou dans les loges, on découvre la dernière exposition créée du vivant du photographe.

L’accès au Lavoir Numérique et à la Maison Doisneau sont gratuits, et la générosité de leurs programmations à elle seule est une bonne raison de s’aventurer à Gentilly, cette ville qui a vu grandir Robert Doisneau.

Le Lavoir Numérique
4 rue de Freiberg – 94250 Gentilly

Frank Horvat – Paris, années50
Jusqu’au 19 septembre 2021
Maison de la Photographie Robert Doisneau – Gentilly

Visuels : 1- Le Lavoir Numérique, ©Arteo Architectures – Cécile Septet / 2- © Le Lavoir Numérique – EPT Grand-Orly Seine Bièvre / 3- Pablo-Martín Córdoba, Datalithes – Épreuves argentiques, 2020 / 4- Pernelle Popelin, Place de la République 18 janvier – 23 janvier 2015 – Tirage sur support translucent rétroéclairé, 2017 / 5- Claire Béteille, Allées et venues Irlandaises – Épreuves photographiques, 2016

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Laetitia Larralde
Architecte d'intérieur de formation, auteure de bande dessinée (Tambour battant, le Cri du Magouillat...)et fan absolue du Japon. Certains disent qu'un jour, je resterai là-bas... J'écris sur la bande dessinée, les expositions, et tout ce qui a trait au Japon. www.instagram.com/laetitiaillustration/

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