Les vernissages de la semaine du 16 octobre
Une très belle semaine en perspective dans le domaine des arts. La photographie en noir et blanc est à l’honneur, ainsi que des œuvres colorées et ludiques de deux grands artistes contemporains.
Jeudi 16 octobre
* Eric Antoine “Black Mirror” à la Laurence Esnol Gallery
D’abord connu pour ses photographies de l’univers du skate, Eric Antoine fait sensation par l’utilisation d’un procédé vieux de plus de 150 ans, le collodion humide. Le résultant est saisissant, fantomatique, à la lisière du surnaturel. Alors que la photographie ne jure plus que par le numérique, Eric Antoine fait revivre cette technique artisanale et plonge ses modèles dans l’inquiétante étrangeté freudienne à l’instar de la grande photographe américaine Sally Mann. Eric Antoine reste fidèle à la galerie Laurence Esnol qui lui consacra déjà une exposition en 2013.
Vernissage le 16, exposition du 17 octobre au 20 décembre. 7 rue Bonaparte, Paris 6ème. Informations ici.
Samedi 18 octobre
* Alberto Garcia-Alix “Un mundo tracionado” à la galerie Kamel Mennour
Photographe de la marge, à l’instar de Nan Goldin, Alberto Garcia Alix met devant son objectif toxicomanes, bikers, stars du porno et autres personnages désinhibés à qui il confère une aura poétique par un somptueux noir et blanc, “la couleur de sa fiction” dit-il. Garcia-Alix brûle la chandelle par les deux bouts, et offre à l’œil du regardeur une brutalité lyrique dont lui seul a les clefs. C’est la troisième fois qu’est exposé le grand artiste espagnol à la galerie Kamel Mennour.
47 rue St André des Arts, Paris 6ème. Jusqu’au 22 novembre. Informations ici.
* Roland Topor “Génie connu et méconnu” à la galerie Anne Barrault
Seymour Cwast, co-fondateur du Push Pin Studio, écrit à propos de Topor : “il est peut-être le plus grand artiste graphique du XXème siècle”. Cette exposition se concentre sur une sélection d’oeuvres graphiques de cet artiste protéiforme (il fut aussi poète, metteur en scène, acteur). Dans les années 60, avec le cinéaste chilien Alejandro Jodorowsky, Topor crée le mouvement (ou plutôt “style de vie” Panique, héritier du surréalisme. Topor a fait des illustrations pour de grandes revues, du cynique Hara-Kiri jusqu’au branché Elle. En perspective d’oeuvres de Topor, la galerie Anne Barrault présente des illustrations de Gébé décédé en 2004, dont la carrière semble intimement liée. Alexandre Devaux, historien de l’art, explique : “le duo Topor/Gébé est pour moi l’un des plus féconds au monde. Ce sont deux immenses puissances conceptuelles, graphiques, intellectuelles.”
Jusqu’au 30 novembre, 51 rue des Archives, Paris 3ème. Informations ici.
Dimanche 19 octobre
* Cecily Brown à la Gagosian Gallery
« Ce qui est juste aperçu semble plus réel que ce qui est pleinement décrit » dit Cecily Brown. C’est la première exposition personnelle à Paris de l’artiste peintre britannique apparentée au mouvement expressionniste-abstrait. Son oeuvre, explicitement érotique, travaille la matière même de manière sensuelle. Magma de forme et de couleur, les corps se mélangent allègrement sur la toile. Non dénuée d’humour, que ce soit sur l’explication de ses oeuvres ou les titres de ses toiles, Cecily Brown retravaille les figures et les compositions rendant là hommage à plusieurs tendances picturales ou artistes, des scènes de boudoirs du XIXème à Edgar Degas.
Jusqu’au 20 décembre. 4 rue de Ponthieu, Paris 8ème. Informations ici.
Visuels : ©Eric Antoine, Laurence Esnol Gallery/ Autorretrato dibujado a un muro (2013) ©Alberto García-Alix et Kamel Mennour, Paris/ ©Roland Topor, En soi-même (1994) Galerie Anne Barrault / ©Cecily Brown, Combing the Hair (Côte d’Azur), 2013, Photo by Rob McKeever
