From Persia with Love à la galerie Nicolas Flamel à Paris
La galerie parisienne propose jusqu’au 5 juin de découvrir la richesse inépuisable de la scène artistique iranienne à travers la présentation des œuvres de 5 artistes représentatifs de cette grande diversité d’influences, de styles et de techniques.
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L’art est une grande dame tolérante qui accueille en son sein toutes les expressions et toutes les formes de représentations… Ce pourrait être la formule poétique la plus adéquate pour qualifier From Persia with Love, l’exposition présentée jusqu’au 5 juin à la galerie Nicolas Flamel à Paris. En effet, elle rassemble quelques œuvres de 5 talents et démontre la grande variété de la scène artistique iranienne qui conjugue au pluriel les styles et les techniques pour aboutir à un même langage universel, celui de la paix et de l’amour dans lequel il n’existe pas de barrières. Influencés par leurs racines orientales, Bahman Borojeni, Kambiz Derambakhsh, Mohsen Jamalinik, Azar Emdadi et Aneh Mohammad Tatari se tournent aussi vers les trésors de l’art occidental dans lesquels ils puisent des motifs connus dans le monde entier tels Le Cri de Munch, La Joconde et La Cène de Leonard de Vinci.
Bahman Borojeni : Abstraction et calligraphie sont deux expressions qui vont très bien ensemble
Diplômé de l’université d’Art de Téhéran, où il a été professeur et directeur, Bahman Borojeni est l’un des plus beaux témoignages du rapport artistique si fort entre l’Orient et l’Occident. Ses œuvres mêlent la calligraphie mais ne sont pas sans rappeler le travail des peintres abstraits tels Kandinsky, Pollock ou des expressionnistes du début du siècle dernier.
Kambiz Derambakhsh : un trait de crayon pour dessiner la paix
Il est sans doute l’artiste le plus connu de l’exposition. Depuis près de soixante ans, ses dessins sont publiés dans des journaux du monde entier (dont Le Monde en France) et a été récompensé de plusieurs médailles d’or aux quatre coins de la planète. L’année dernière, la publication de son premier ouvrage en France Le Monde est chez moi et une exposition à la galerie Nicolas Flamel ont permis à Kambiz Derambakhsh d’être mis en lumière dans de nombreux médias nationaux.
Ses caricatures et ses dessins sont à la fois tendres, émouvants, drôles et ironiques mais jamais tristes ou méchants. Par exemple, dans Munch Brothers, les trois personnages qui reprennent le motif du Cri du peintre norvégien Edvard Munch selon la représentation des trois singes de la sagesse, sont à la fois amusants comme des personnages de cirque et pathétiques en même temps. Chez Derambakhsh, la finesse du trait, toujours délicate, et les motifs utilisés (les oiseaux, la lune, les étoiles, les clowns…) ont l’innocence de la naïveté enfantine mais le message délivré s’adresse à tous les âges puisqu’il est celui de la liberté et de l’amour.
Azar Emdadi : et les apôtres deviennent colombes
Spécialisée dans la vidéo et la photographie, Azar Emdadi propose des œuvres figuratives où l’on retrouve les symboles de l’Iran (les grenades et les tapis persans), de la paix (les colombes) mais reprenant la fameuse composition horizontale de La Cène de Leonard de Vinci. Ce savant mélange d’inspirations occidentales et de références iraniennes contribue à créer des ensembles réalistes dans la forme mais poétiques dans le message.
Mohsen Jamalinik : l’art comme recueil de poésie
C’est l’un des peintres qui marque la relève assurée de la scène artistique iranienne. A à peine 35 ans, il a déjà exposé à plusieurs reprises. Son travail est très intéressant car chez lui les couleurs se mélangent à des lettres et des phrases riches d’espoir, la plus belle étant « Nous sommes tous des locataires de ce monde ».
Aneh Mohammad Tatari : une Joconde haute en couleur
Né en 1956, Tatari est diplômé de l’université Azad à Téhéran et enseigne aujourd’hui dans plusieurs universités de la capitale iranienne. Exposé dans le monde entier, ses peintures sont représentées dans les collections de plusieurs musées dans le monde dont le British Museum à Londres et le Musée d’Art Contemporain de Téhéran.
Ses pièces, très colorées, utilisent plusieurs matières et sont au carrefour de plusieurs civilisations. Alors que le Bouddha est représenté dans certaines oeuvres, d’autres reprennent la figure mondialement célèbre de Mona Lisa, le visage le plus énigmatique de l’histoire de l’art. Comme chez Emdadi, Tatari s’inspire donc de Léonard de Vinci pour constituer un ensemble bigarré qui n’est pas sans rappeler les collages de Matisse ou certains décors de théâtre.
INFORMATIONS PRATIQUES :
From Persia with love/ jusqu’au 5 juin
Galerie Nicolas Flamel
216 rue Saint-Martin 75003 Paris
01 42 71 87 83
www.galerienicolasflamel.fr