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Les années Pop de l’artiste suisse Peter Stämpfli à la galerie Georges-Philippe et Nathalie Vallois

Les années Pop de l’artiste suisse Peter Stämpfli à la galerie Georges-Philippe et Nathalie Vallois

12 September 2018 | PAR Yaël Hirsch

On connaît l’artiste suisse Peter Stämpfli pour ses empreintes de pneus. En amont de ces traces, les années 1953/64, strictement contemporaines du mouvement aux USA sont « Pop ». Du 13 septembre au 20 octobre, les deux espaces des galeries Vallois / Georges-Philippe et Nathalie Vallois exposent une trentaine de ces œuvres rares : inédites ou pas exposées depuis… 1966.

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L’artiste Jacques Villéglé et le commissaire Daniel Abadie ont alerté les galeries sur le fait que Peter Stämpfli n’avait plus de représentant à Paris. Après une première exposition annonciatrice du travail commun au 33 rue de Seine l’an dernier, c’est de manière systématique et chronologique que l’œuvre de Stämpfli va pouvoir être exposée au cœur de Saint-Germain-des-Prés. Une traversée archivistique éclairante est le sceau du travail des galeries Vallois / Georges-Philippe et Nathalie Vallois avec les artistes, une manière de faire qui a permis de redécouvrir notamment sous une autre lumière les œuvres de Jacques Villéglé et Niki de Saint-Phalle.

Et l’on commence cette ascension dans l’œuvre de Stämpfli cet automne par les œuvres déjà méthodiques et larges du début des années 1960, qui s’étalent sur les deux espaces de part et d’autre de la rue de Seine. D’un côté (33 rue de Seine) les objets banals du quotidien, de l’autre les voitures commencent à prendre de la place (36, rue de Seine). C’est en à-plat, à la gouache et par des peintures aux couleurs vives que l’artiste suisse saisit des objets publicitaires un peu oubliés et les met en valeur sur des grandes surfaces lisses. Son objectif est d’interroger les objets de tous les jours et d’en proposer une sorte de dictionnaire figuratif. Il se situe là aux antipodes du côté spectaculaire du Pop Art américain. C’était sa singularité de Suisse, calme, appliqué et même un peu froid, formé au graphisme et devenu peintre. Mais à l’époque Stämpfli ne le formulait pas comme ça, parce qu’il était strictement contemporain des Pop artistes américains. La première exposition personnelle de Andy Warhol date en effet de 1962, et Stämpfli n’était jamais allé aux États-Unis. Il connaissait mieux les anglais comme Hockney ou Rauschenberg et Johns déjà montrés à Paris.

En plus des belles pièces venues de l’atelier de l’artiste et qui ont survécu à l’incendie de son atelier en 1989, l’on trouve des photos d’époque qui mettent en scène l’univers urbain et même Fashion de Stämpfli. Enfin au fond de la galerie du 33 rue de Valois, une projection qui mêle interview et des extraits de deux films de l’artiste, Ligne continue et Firebird, donnent un éclairage supplémentaire sur cette partie précieuse et encore trop méconnue de son œuvre.

Cette double exposition de “Peter Stämpfli Pop” vernit le jeudi 13 septembre, et fait partie de la programmation de Un dimanche à la galerie le 23 septembre.

Visuels : photos prises lors de la visite des galeries

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Yaël Hirsch
Co-responsable de la rédaction, Yaël est journaliste (carte de presse n° 116976), docteure en sciences-politiques, chargée de cours à Sciences-Po Paris dont elle est diplômée et titulaire d’un DEA en littérature comparée à la Sorbonne. Elle écrit dans toutes les rubriques, avec un fort accent sur les livres et les expositions. Contact : [email protected]

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