Les vraies rencontres d’Arles
C’est reparti ! Jusqu’au 23 septembre, les photos et les photographes envahissent les rues indolentes du « nouveau berceau culturel de la Provence » (dixit le New York Times). L’ouverture des Rencontres Photographiques d’Arles, coup d’envoi de la saison estivale, est un événement à vivre pleinement, sous le signe de la rencontre, la vraie…
Par David Hanau.
Tant qu’on n’a pas vécu la semaine d’ouverture des Rencontres d’Arles, on a du mal à saisir le sens réel du nom de cet événement, qui aurait pu s’appeler tout à fait autrement pense-t-on…
Mais si vous avez la chance, comme nous, de faire une incursion en Arles pendant cette fameuse semaine d’ouverture, vous comprendrez peut-être vous aussi combien ce terme de « Rencontres » est approprié.
Car en effet, c’est à de véritables rencontres que nous a convié la capitale camarguaise en ce début Juillet.
Rencontre d’abord avec le plus célèbre, le plus pop et le plus british des couples de la photo, Gilbert & George, dont le sourire malicieux et bienveillant s’offrait à tout ceux qui ont osé s’aventurer en Arles dès dimanche, pour profiter de la fête organisée par la fondation LUMA à l’occasion de l’ouverture de la sublime rétrospective consacrée à plus de 35 ans de création gratte-establishment.
Rencontre ensuite dès le lendemain avec l’esprit de la nuit arlésienne, si chiquement décontracté, niché au cœur de la fête d’ouverture organisée à Trinquetaille, à proximité du sublime « temple » construit spécifiquement pour accueillir « Contemplation », l’exposition de Matthieu Ricard & Simon Velez.
Rencontre dès le lendemain matin, malgré un manque certain d’heures de sommeil, avec M. Paul Graham, qui joue les guides candides dans sa propre triple expo « A Shimmer of Possibility », « American Night » et « The Present »
Le temps de reprendre quelques forces, c’est au Palais de l’archevêché, que William Wegman nous a proposé de rencontrer l’essence de la nature humaine par le prisme déformant, désopilant, et résolument canin de ses polaroids « Etre humain »
Rencontre ensuite avec la galaxie intérieure de la trop rare artiste suisse Pipilotti Rist qui propose à la Fondation Luma l’installation multimédia « Pixel Forest ».
C’est à une rencontre d’un autre type, plus précisément avec le fantôme de Bob Kennedy, que l’exposition The Train vous convie, en reconstituant, 50 ans après, le trajet en train du cercueil de Bob Kennedy du 8 juin 1968, à travers les regards de Paul Fusco, Rein Jelle Tersptra & Philippe Parreno
En redescendant de ce voyage temporel, nous attendait une rencontre avec Ann Ray, qui présente avec sa série « Les Inachevés » sa propre rencontre, tout en intimité, avec le travail de Lee McQueen, qu’elle a suivie aux commandes de Givenchy pendant une dizaine d’années.
En retournant « en ville », à l’Espace Van Gogh, la dernière rencontre arlésienne de la journée nous embarquera en Amérique, à travers les regards croisés de Robert Frank, « Sidelines », et de Raymond Depardon, « Depardon USA, 1968 – 1999 ».
La dernière rencontre ? Pas tout à fait… A 2 pas de là, c’est avec toute l’équipe des Guides Vuitton que nous avions rendez-vous pour le lancement de l’opus arlésien de la fameuse collection. Un signe certain qu’Arles est entré définitivement en 2018 dans la cour des destinations « place to be » ?
Une chose est sûre : la semaine d’ouverture des Rencontres est un événement qui justifie pleinement le déplacement en Arles, et qui mettra votre été sous les meilleurs auspices ! A faire et à refaire…
Visuels : ©David Hanau