Expos

“ÜRÀLT” de Lucille Uhlrich exposé à la galerie Louis Lefebvre

04 February 2021 | PAR Pauline Lisowski

Jusqu’au 13 février 2021, l’artiste Lucille Uhlrich expose des pièces qui nous convient à un récit venu “de la nuit des temps” (“ÜRÀLT” en allemand) à la Galerie Louis Lefebvre à Paris.

La galerie Louis Lefebvre développe depuis quelques années des invitations à des artistes à venir en résidence à Versailles pour créer des œuvres en céramique. Lucille Uhlrich, a eu l’opportunité d’y travailler durant un mois et demi. L’environnement de son atelier, à la lisière de la forêt de Saverne, à la frontière entre la France et l’Allemagne l’inspire et l’amène à s’intéresser à des rituels ancestraux. Cette forêt contient de nombreux vestiges archéologiques des périodes néolithique, gallo-romaine et du haut Moyen Age. « Je voulais partir sur des formes zoomorphes dont les ouvertures auraient une fonction comme dans les rites funéraires. » m’a-t-elle confié en me présentant le point de départ de son travail en résidence.

Un récit sur des temps anciens

Pour la galerie, elle a conçu des pièces qui participent d’un récit, d’une quête d’un passé d’un territoire ancien dont on aurait retrouvé des traces. Les œuvres trouvent leurs équilibres entre elles. Elles expriment l’idée d’un passage entre la vie et la mort. Une tension entre l’interprétation du temps qui passe et les objets glanés se découvre au fur et à mesure de l’exploration de l’exposition. La céramique rejoint un désir de se ré-approprier des gestes qui demandent du temps et un impliquent une reconnaissance de possibles fragilités et d’effets du hasard.
Au sol, sur un carré de terre, des sculptures nous accueillent, telles qu’elles témoigneraient d’une cité d’une ère ancienne. Dessus, les fougères séchées s’apparentent à un balai et délimitent un territoire de fouilles.
Des lignes à l’aquarelle créent un dynamisme entre les œuvres et renvoient à une liquidité, à quelque chose de volubile et à la vitesse de l’électricité. Elles créent un contraste avec la sécheresse dû au travail de la terre.

Une retour aux sources

Les œuvres incarnent une vie passée, un territoire ancien découvert, reconstitué. Sur un rebord d’une fenêtre donnant sur la rue, une accumulation d’œuvres compose une ambiance d’atelier. Ce regroupement rend également possibles des liens entre les pièces et nous invitent à songer à leurs potentiels usages.
Les sculptures de Lucille Uhlrich pourraient avoir une fonction. On leur imagine des usages. Ses céramiques sont ici comme des objets trouvés, possibles contenants qu’on affectionne et qui gardent en eux une mémoire d’une période. Elles ont plusieurs significations et sont ouvertes à de multiples interprétations. L’artiste retourne aux sources de son enfance dans la campagne, en Alsace en réalisant ses œuvres. En renouant avec sa terre d’origine et sa langue, elle révèle un territoire riche en biodiversités et en récits de métamorphoses.

visuels (c) Rebecca Fanuele

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Pauline Lisowski

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