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« The Middle Earth » de Maria Thereza Alves et Jimmy Durham à l’IAC de Villeurbanne

« The Middle Earth » de Maria Thereza Alves et Jimmy Durham à l’IAC de Villeurbanne

04 March 2018 | PAR Yaël Hirsch

Jusqu’au 27 mai l’Institut d’Art Contemporain de Villeurbanne confie son espace à Maria Thereza Alves et Jimmy Durham pour un circuit à la fois minimaliste et foisonnant qui interroge la Méditerranée.

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Elle est brésilienne et s’intéresse aux traces, il est américain et sculpture l’espace. C’est ensemble que Maria Thereza Alves et Jimmy Durham interrogent les essentiels de notre civilisation par un périple très conceptuel, sous la verrière de l’IAC de Villeurbanne. Avec des mots en latin sur les murs, des cartes postales, des peintures et évoquant des grands thèmes par de petits objets, ils jouent avec l’espace pour nous faire toucher de près des concepts clés : le spirituel et le matériel, ainsi que le point exact où vivre autour de mare nostrum est toujours la même aventure humaine et toujours aussi une expérience singulière.

Sur fond jaune citron assez énergique la première salle contient une série de considérations, cartes postales, plantes sur la nourriture avec en plus un fond musical. Il y a aussi une mosaïque qui signe le travail commun des deux artistes avant qu’un sas ne nous fait passer par l’alphabet pour mener sur fond blanc à l’écriture. Un travail de calligraphie rapproché de la joaillerie comme art manuel. La teinture arrive ensuite sur une note de pourpre dans un fond beige épuré; puis le verre et un miroir brisé nous font réfléchir aux reflets et à l’exception de quelque chose qui ne serait ni solide lu liquide ni gazeux mais en son propre état.

La salle suivante donne à entendre la voix mythique de la sirène qui a eu raison de la raison d’Ulysse. Un temple d’Ishtar éclaté nous accueille ensuite, très recueilli, et la salle suivante est le pendant négatif de cet autel coloré lorsqu’elle nous plonge dans les déchets laissés au fond de la Méditerranée.

Retour à l’origine : sans aucun complexe le silex fait une étincelle quand on pense aux origines de l’humanité. Accompagnée par une mélopée poétique, une forêt très maîtrisée apparaît ensuite, qui renoue avec le jaune du soleil de la Méditerranée aux murs. Des plantes, l’on passe aux arbres et au bois (peint et présenté) dans une installation aussi « pauvre » (arte povera!) qu’intense. Le fer, lui, est ancestral et pléthorique, mais semble « empêché » par une nef centrale : sanctuaire ou mise en garde? On ne tranchera pas avant de repasser par les écritures et les nourritures après un tour à la fois riche et épuré, fort et délicat des beautés et des siècles de la Méditerranée.

Un voyage qui laisse réflexif, méditatif et songeur!

visuels : YH

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Yaël Hirsch
Co-responsable de la rédaction, Yaël est journaliste (carte de presse n° 116976), docteure en sciences-politiques, chargée de cours à Sciences-Po Paris dont elle est diplômée et titulaire d’un DEA en littérature comparée à la Sorbonne. Elle écrit dans toutes les rubriques, avec un fort accent sur les livres et les expositions. Contact : [email protected]

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