Rodin, invité d’honneur de la saison d’automne du LaM
Pour cette nouvelle saison, et en parallèle de l’exposition “Danser brut”, le LaM dévoile, à travers sculptures, dessins, et documentations, la fascination d’Auguste Rodin pour la danse non conventionnelle avec “Rodin et les mouvements de danse”.
On sait le goût d’Auguste Rodin pour la torsion du corps, la crispation des muscles, l’impossible des postures. Dès lors, il paraît logique que le célèbre sculpteur n’ait pu qu’être captivé par la troupe dansante du roi khmer Prea Bat Sisowath, et les chorégraphies étrangères d’artistes telles que Loïe Fuller ou Hanako.
En cette fin de XIXème siècle, de nouvelles conceptions de la danse émergent et, peu à peu, s’imposent. Auguste Rodin trouve dans ces alternatives au ballet classique “la beauté du monde”, l’interpellation scandaleuse de la chair portée à ses extrêmes.
Toujours soucieux d’incarner dans le marbre, le bronze ou la pâte de verre ces points-limites du mouvement humain, Auguste Rodin décide de s’intéresser intensément aux danses de l’Antiquité et aux pratiques extra-européennes. Cette source d’inspiration a quelque chose d’intarissable, et permet au sculpteur de réaliser plusieurs séries (dessins, gouaches, et terres cuites) entièrement consacrées à l’art de la danse.
Pour rendre compte de la démarche d’Auguste Rodin, et des fruits qu’elle a portée, l’exposition “Le sentiment d’être est un débordement, Rodin et les mouvements de danse” s’articule autour de trois axes : “la danse de Çiva”, “La série des mouvements de danse”, et “Le mystère antique” . Cet ensemble s’appuiera sur nombre d’élément rarement vu en exposition : savante documentation amassée, photographies d’étude, et même lettres. Une bien belle occasion de découvrir d’un oeil nouveau le travail de celui qui révolutionna en son temps, et sans doute à jamais, l’art de la sculpture.
Près de 30 ans après leur première exposition simultanée, les œuvres de Rodin seront également mises en confrontation avec celles de l’artiste franco-belge Eugène Dodeigne. Réalisées à un siècle de distance, un véritable dialogue se renoue entre les œuvres de ces deux sculpteurs de génie.
L’exposition est à voir du 28 septembre 2018 au 6 janvier 2019 au musée d’art moderne, d’art contemporain, et d’art brut de Lille : http://www.musee-lam.fr/.
Visuels : © Photo Musée Rodin/Christian Barajas