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Reflets, suspensions et pierres incandescentes au Palais de Tokyo

Reflets, suspensions et pierres incandescentes au Palais de Tokyo

29 May 2013 | PAR Mariska Konkoly

exposition refletsPendant quelques jours seulement, le Palais de Tokyo s’ouvre à l’art précieux du bijou, découpé en matière du reflet, éponyme d’une histoire plastique et conceptuelle autour des facettes fastueuses. La lumière s’invente comme le recueil d’un passage géologique, qui parcoure avec symbolisme l’histoire et le Palais. Dès aujourd’hui et jusqu’au 3 juin, tourbillonnent alors les miroirs des pierres.

« Le bijou, reflet des ressources et des éléments naturels » s’expose sous le verre miroitant, s’invite autour des suspensions brillantes qui jouent au son cristallin les notes d’un cheminement précieux qui se réinvente de diamants, de pierres rondes et ondulatoires sous des formes baroques. Au cœur, l’enchevêtrement est de mise, métamorphose d’une balançoire aisément disposée en sautoirs claudiquants, joue avec mesure.  Au loin, perdues dans les bouteilles de verres, privant ainsi d’oxygène les heures précieuses, les bagues se reflètent en mille pavés, arborant des montagnes taillées avec harmonie.

Sur le trône encastré de bois, se dessinent les parures du roi, le diadème nommé « Tiar Eden » effeuillé par Messika en or blanc et diamants. Et dans l’antre des pièces d’apparats, magnifié d’art renaissant sigle la grandiloquence de Lalique, baptisé en collier magistral « Vesta Haute Joaillerie » ne s’épuise pas derrière la force de l’assemblement fait d’or, de diamants, de saphirs et d’opales. Perdue parmi les grands, je la trouvais ancienne, elle s’imprégnait d’un sentiment irréel et d’une beauté simple, la « Bague flèche » de Jean Vendôme, construite en tourmaline et diamant. Pierre leit-motiv de son art de la conception qui cultive la pureté à travers cette pièce ultime. Plus loin, c’est le surréalisme qui prend la parole, amusant sur le trône de la matière où le bestiaire a une place phénoménale et symbolique. Le crabe s’appelle : « Crabomard », et se dessine sous des pinces réelles comme un doux joyaux animal capturant la pierre là où elle est née, au cœur de la terre.


bague expo refletsLa scénographie se compose sous le concept et l’art figuratif où tournoient divers ateliers. Là, la vidéo transmet l’art du joailler, au loin des tables crayonnées qui dessinent la botanique du bijou, et par ici, voici les microscopes qui permettent de découper avec une précision légiste les pierres déposées. L’histoire fait son œuvre, en introduction du noir, les figures emblématiques se racontent sous le serpent de Boucheron, emblème protecteur, talisman de lumière réinterprété au reflet du diamant qui se love au creux des cous et des poignets.

Et puis, le noir obscur contredit le reflet, dans une pièce où les néons songent, où le miroir s’évanouit derrière l’ombre. Et alors surgit la jolie mort riante de diamants noirs, de perforations dentellières. Un parcours qui détourne la lumière sans prisme apparent, juste là se prédisposent derrière les paysages, des visages et des formes au romantisme fantasque qui ponctue le parcours illuminé.

Visuels (c) : DR et Laurent Boton. Légende : Prototype extrait des cahiers de tendance de Franceclat.

Exposition : Reflet(s), rencontre autour du bijou, du 29 mai au 3 juin 2013 au Palais de Tokyo. Entrée gratuite.

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