Expos

Marlene Dumas dialogue avec Charles Baudelaire et les collections du Musée d’Orsay

22 October 2021 | PAR Yaël Hirsch

Nouvelle invitée contemporaine du Musée d’Orsay, après Julian Schnabel et Tracy Emin, la plasticienne sud-africaine Marlene Dumas célèbre les 200 ans de la naissance de Charles Baudelaire avec des toiles inspirées par le Spleen de Paris. Elle dialogue aussi avec trois oeuvres avec les peintres impressionnistes dans les collections du musée. 

Portraits baudelairiens

Dans ce projet conçu par l’artiste, en collaboration avec Donatien Grau, conseiller pour les programmes contemporains au musée d’Orsay et Sylvie Patry, directrice de la conservation et des collections du musée d’Orsay, dans le cadre de l’Année Baudelaire, l’on peut voir une quinzaine d’oeuvres inspirées par les poèmes en prose de Baudelaire, Le Spleen de Paris. Deux portraits de Baudelaire même, ainsi que celui du regretté traducteur Hafid Bouazza (1970-2021) avec qui Marlene Dumas a travaillé signent le sceau de cette exposition clé pour l’artiste obsessionnelle du visage humain.

Aux côtés de ces portraits, d’immenses silhouettes ou des petites figures que les mots du poète, ses fragments et sa musique sur la condition humaine inspire. La diversité des formats, l’usage spleenétique et superbe de la couleur, forment une fresque sur la condition humaine qui remplissent le pari de faire résonner encore et très fort les mots si limpides et si directs de Baudelaire (reproduits sur cartels) aujourd’hui. La Dame d’Uruk, Le joujou du pauvre, Le de?sespoir de la vieille… cela fonctionne soit par thème, soit par poème, soit par motif et cela créé réellement tout un univers. 

Correspondances

En hauteur, dans les collections du musée, toujours sur une proposition de Donatien Grau et Sylvie Patry c’est la correspondance chère à Baudelaire qui est mise à l’oeuvre à travers le dialogue de trois toiles de Marlene Dumas avec la Nuit étoilée de Monet et deux autres oeuvres des collections. Le visage devient paysage, dans ces étincelles d’impressions qui dialoguent à travers les siècles. 

Visuel : Marlene DumasPortrait de Jeanne Duval (détail), 2020, huile sur toile, 40 x 50 cm, collection privée, Madrid.

 

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Yaël Hirsch
Co-responsable de la rédaction, Yaël est journaliste (carte de presse n° 116976), docteure en sciences-politiques, chargée de cours à Sciences-Po Paris dont elle est diplômée et titulaire d’un DEA en littérature comparée à la Sorbonne. Elle écrit dans toutes les rubriques, avec un fort accent sur les livres et les expositions. Contact : [email protected]

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