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« Les voyageurs » : la jeune garde des Beaux-Arts s’expose

« Les voyageurs » : la jeune garde des Beaux-Arts s’expose

09 December 2015 | PAR Amelie Blaustein Niddam

Quand la plus prestigieuse école d’art de Paris expose ses perles rares, entendez ses “félicités”, elle vous offre la chance de connaitre les leitmotivs des futurs grands plasticiens.

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22 étudiants sur 100 sont ici exposés dans le bel espace du Palais des Beaux-Arts. 22 étudiants résolument connectés  à leur monde. Ils ont souvent comme questionnement leur rapport à la nature et aux technologies. C’est le cas du cabinet de curiosité de Renaud Baur qui avec ses Créatures du Technocène nous immergent dans un bestiaire dont les animaux fantastiques sont des anciens déchets devenus splendides méduses. Être au monde, c’est pour beaucoup être urbains. Sur ce thème on retient l’élégant travail de Clarissa Baumann qui, avec Parabolica s’est amusée à dévier la lumière. Cela donne l’étrange sensation qu’un fantôme bienveillant est de passage. Être au monde c’est aussi être conscient du trouble qui s’opère entre la réalité et la fiction. Plus que jamais, pour ces mômes ultra-connectés , la question de la représentation est centrale. Le geste fort de Léa Dumayet est tout à fait symbolique de cela. Avec Saut elle joue les illusionnistes en faisant couler le plomb en un rideau qui semble avoir la légèreté d’une feuille d’aluminium. Être au monde c’est aussi se tenir débout sur des racines solide. On adore le travail de Violette Astier et Sarah Srage qui dans les espaces intermédiaires du lieu interrogent leur rapport à la mémoire des Beaux-Arts. Elles s’amusent à retrouver la dangereuse échelle trapézoïdale coupable d’accidents graves black-listée de l’école.  Elles redonnent à voir avec Plan d’évacuation une oeuvre qui a obtenu le dernier prix de Rome, c’était en 1967. Il s’agit de La révolte des forces obscures de Thierry Vaubourgoin ici exposée en lieu et place du plan d’évacuation. Être au monde en 2015 c’est bien sûr jouer en ligne et on ne doute pas que Kieran Jessel voue une admiration sans borne pour Julien Previeux qui est le roi des salles de jeux devenues oeuvres d’art.  Lui propose des échecs et autres dames gérés uniquement par l’aléatoire.

Ici, l’ensemble des travaux montre une richesse et une volonté de penser le monde incroyables. Tous semblent être extrêmement en lien avec l’extérieur. Les gestes vont de l’épure (Léa Dumayet à l’accumulation de signes (Ana Maria Lozano Rivera), nombreuses sont ici les oeuvres qui donnent envie de se dire “à suivre”.

Visuel : La révolte des forces obscures de T. Vaubourgoin.

Infos pratiques

Musée national Fernand Léger de Biot
Musée d’Ethnographie de Bordeaux 2
musee_des_beaux-arts

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