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Le Palais de la Porte Dorée sublimé par la créativité de Christian Louboutin

Le Palais de la Porte Dorée sublimé par la créativité de Christian Louboutin

25 February 2020 | PAR Cloe Assire

Du 26 février au 26 juillet 2020, le chausseur le plus célèbre du monde – Christian Louboutin – investit l’enceinte du Palais de la Porte Dorée pour une exposition qui, loin d’avoir été imaginée comme une rétrospective, marque un moment créatif supplémentaire dans sa carrière. 

Au premier abord, il aurait pu sembler que des institutions telles que le Palais Galliera ou encore le Musée des Arts Décoratifs soient plus adaptées à la tenue d’une exposition sur un créateur de mode. Mais, pour Christian Louboutin, rien ne pouvait égaler ce joyau architectural du mouvement Art Déco ayant vu naître sa passion pour les souliers. Originaire du 12e arrondissement, c’est avec émotion qu’il se remémore ses visites dans ce lieu qui, avant de devenir le Musée de l’histoire de l’immigration, abritait des œuvres d’art océanien et africain. 

L’exposition, divisée en deux parties, ne peut que subjuguer de part sa scénographie. Mais avec Olivier Gabet – directeur du Musée des Arts Décoratifs – au commissariat on pouvait s’y attendre ! Au lieu de se pencher uniquement sur le travail de Christian Louboutin, il a en effet tenu à concevoir le tout en étroite collaboration avec le créateur. Le résultat est bluffant, permettant au visiteur de s’immerger dans l’ensemble de l’univers du designer et notamment au plus près de ses influences et des méthodes de travail qui en découlent. L’expérience proposée, étant le résultat de plus de deux années de travail, est un véritable voyage se voulant jubilatoire : poésie et sensibilité sont ici exacerbées pour mettre en avant ce nouveau langage universel qu’est la mode, et cela de manière didactique. Pas à pas, petits et grands verront leur curiosité attisée en suivant les différentes étapes nécessaires à la fabrication d’une paire de souliers, le tout avec humour. Il est en effet indéniable que l’une des grandes réussite de cette exposition n’est autre que d’arriver à retranscrire l’univers de Christian Louboutin, de pénétrer presque intimement dans son imaginaire créatif.

“Cette exposition est une célébration, et non une rétrospective. C’est pour cela que je ne voulais pas oublier le travail d’équipe et valoriser l’échange de points de vue que j’ai pu avoir au cours de ma carrière tout en en initiant de nouveaux spécialement pour cette célébration.” expliqua Christian Louboutin au sujet de collaborations avec David Lynch, Lisa Reihana ou encore le duo d’artistes anglais Whitaker/Malem. Même si le résultat pourra vous sembler kitsch, il sera tout de même difficile de ne pas s’extasier devant les vitraux conçus spécialement pour l’exposition : au-delà du simple fétichisme et de l’adoration vouée aux souliers, cette collaboration rappelle à quel point il s’agit d’objets incontournables pour suivre les évolutions de l’histoire de la mode. La Maison du Vitrail a conçu le tout avec une attention accordée aux détails et à la composition sans pareil, réaffirmant le savoir-faire inégalable des métiers d’art que le secteur du luxe tente de conserver.

En 30 ans, les chaussures aux semelles rouges ont pris une telle place dans l’imaginaire collectif qu’elles sont entrées dans le langage courant : acheter des “louboutins” ne connote aucune ambiguïté concernant le produit procuré. Mais l’exposition prend soin de consacrer tout un chapitre aux créations de Christian Louboutin avant cette signature colorée mondialement connue dans “Early Years”, rappelant également que le chausseur sait tout autant faire des souliers plats qu’avec des talons vertigineux. La diversité de ses créations, issues de ses influences multiples, sera visible dans chacun des espaces de l’exposition. Le modèle Ciel et Terre de la collection couture printemps-été 2020 suscita tout particulièrement l’enthousiasme de la rédaction de part sa richesse sémantique et visuelle : broderies, talon en bois sculpté et peint par les ateliers royaux du Bhoutan, plateau recouvert de laiton et crêpe de satin dessinent un véritable soulier-bijou, vecteur de fantasme et donc de désir.

L’exposition met un point d’honneur à répondre à une problématique bien plus large qu’est “Comment un objet d’usage devient-il le catalyseur de la culture populaire ?”. Un corridor prend d’ailleurs soin de témoigner à quel point les “louboutins” en font bel et bien partie. Cette célébration au sein du Palais de la Porte Dorée saura par conséquent attirer ceux qui n’ont peut-être jamais poussé les portes d’un musée, idée ravissant Christian Louboutin dont la curiosité est loin de ne se limiter qu’à la mode.

Visuels : © Courtesy of Christian Louboutin (image mise en avant) puis Marc D’image pour les 3 autres 

 

 

 

 

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Cloe Assire

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