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Le Musée des Beaux-Arts de Rouen cherche ses “Trésors et Secrets” dans ses collections

Le Musée des Beaux-Arts de Rouen cherche ses “Trésors et Secrets” dans ses collections

10 February 2020 | PAR Amelie Blaustein Niddam

 Jusqu’au 24 février, le Musée des Beaux-Arts de Rouen organise son huitième Temps des collections.  Sylvain AMIC, directeur de la réunion des Musées Métropolitains et Sibille WSEVOLOJSKY, Médiatrice culturelle nous parle du mystérieux thème de cette saison “Trésors et Secrets”

Comment et pourquoi est née cette idée il y a huit ans ?

 Sylvain AMIC : Ce programme lancé en 2012 au musée des Beaux-Arts de Rouen est l’une des toutes premières initiatives en France pour remettre les collections au cœur de la programmation des musées. Il s’agit à chaque fois de révéler la richesse et la variété des collections publiques, de dévoiler l’envers du décor et le mystère des réserves et de favoriser les redécouvertes en ouvrant les musées à de nouveaux regards. De nombreux invités se sont succédés, conservateurs, historiens, artistes, personnalités du monde de la culture, ou plus récemment le public avec la Chambre des visiteurs.

“Trésors et Secrets”, cela sonne comme un conte de fée, aviez vous cette image en tête en pensant le thème ?

 Sylvain AMIC : Si cette huitième édition du Temps des Collections propose six expositions autour du thème des secrets dévoilés c’est qu’un nouveau musée est en train de naître à Rouen?: le projet Beauvoisine, réunissant le musée des Antiquités et le Muséum d’Histoire naturelle. Son projet scientifique et culturel, élaboré par les équipes scientifiques, avec l’appui de personnalités qualifiées et d’une grande enquête de terrain sur les attentes du public, a été adopté le 4 novembre dernier par l’assemblée Métropolitaine. Le temps est venu d’en dévoiler un peu plus les intentions pour mieux les partager. Selon l’approche transdisciplinaire qui guide ce projet, nous voyageons dès maintenant des trésors archéologiques retrouvés aux énigmes de la biodiversité, des coulisses de la création aux secrets des textiles qui nous habillent. Les créations de Mehdi-Georges Lahlou revisitent les stéréotypes culturels hérités de l’histoire, pour les relier aux interrogations du monde contemporain. Beauvoisine se dévoile, en testant en vraie grandeur certaines des pistes retenues pour le futur musée.

L’exposition De Vinci à Paris a mis très en avant la réflectographie , vous aussi. Parlez moi de l’apport de cette technique et de la place qu’elle a dans cette exposition ? Et aussi, pourquoi est-elle si présente aujourd’hui ?

Sibille WSEVOLOJSKY : La réflectographie infra-rouge est une technique scientifique qui n’a pas été développée spécifiquement pour les musées. Cependant elle y trouve une application très pertinente. En effet, les infrarouges traversent les couches superficielles du tableau et rendent visibles les dessins préparatoires faits au crayon ou à l’encre avec des noirs de carbone. Cela permet de découvrir les ébauches, les dessins préparatoires réalisés par le peintre lors de la création du tableau. C’est donc une analyse à la fois très riche d’un point de vue de l’histoire de l’art mais aussi très émouvante car on s’approche du processus de création toujours un peu mystérieux.

Dans notre exposition « Sous la surface » qui fait partie de « Trésors et Secrets », nous souhaitons montrer aux visiteurs ce que les différentes analyses scientifiques apportent à la connaissance de l’œuvre. La réflectographie infrarouge fait partie de ces techniques avec la radiographie, les analyses d’images hyperspectrales et encore d’autres.

Cela m’amène naturellement à vous poser la question du parcours, étant par essence thématique, cette exposition va- t-elle questionner la chronologie ? 

Sibille WSEVOLOJSKY : Notre exposition ne remet pas en question notre parcours chronologique mais s’y insère totalement. En effet, les techniques d’analyses scientifiques viennent éclairer la connaissance des œuvres et renouvellent notre regard sur elles au sein même de nos collections.

Quel est votre travail auprès des publics empêchés pour qu’ils puissent accéder à Trésors et Secrets ?

Sibille WSEVOLOJSKY : La gratuité des expositions « Trésors et Secrets » permet le libre accès à tous. Les publics empêchés économiquement peuvent ainsi accéder aux merveilles de nos collections.

L’expositions « Chou, hibou, caillou » est l’exemple d’un parcours conçu pour les familles et les enfants. Nous y avons privilégié la relation de l’enfant avec l’adulte accompagnateur , et proposons un espace où l’adulte est à l’aise : c’est l’enfant qui devient le guide. le parti pris de l’exposition vise à faire tomber l’appréhension des publics qui ne sont pas habitués à franchir la porte des musées, avec un message simple : nul besoin d’être un spécialiste pour emmener ses enfants découvrir des trésors de l’antiquité. l’enfant et l’adultes sont guidés ensemble par leur curiosité, des petites expériences, manipulations tactiles, etc… un moment simple à partager pour une relation éducative de qualité et de plaisir de la découverte mutuelle.

Visuel : Musée des Beaux-Arts de Rouen

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Amelie Blaustein Niddam
C'est après avoir étudié le management interculturel à Sciences-Po Aix-en-Provence, et obtenu le titre de Docteur en Histoire, qu'Amélie s'est engagée au service du spectacle vivant contemporain d'abord comme chargée de diffusion puis aujourd'hui comme journaliste ( carte de presse 116715) et rédactrice en chef adjointe auprès de Toute La Culture. Son terrain de jeu est centré sur le théâtre, la danse et la performance. [email protected]

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