[Interview] Sophie Hovanessian : « Le portrait florentin est pour la première fois présenté à Paris »
Depuis le 11 septembre et jusqu’au 25 janvier, le Musée Jacquemart-André expose Les portraits à la cour de Médicis. L’occasion pour nous de rencontrer Sophie Hovanessian, Administratrice du Musée Jacquemart-André et Directrice de la programmation culturelle et des expositions
Pourquoi consacrer une exposition au seul genre du portrait ? Est-ce une première ?
Le portrait florentin est pour la première fois présenté à Paris. C’est un art essentiel, unique et singulier, pour comprendre à la fois l’histoire de l’art et plus généralement la grande Histoire, notamment celle des Médicis. Il a pris naissance à Florence au début du XVIe siècle avec la reconquête des Médicis suite à l’échec de la république florentine de Savonarole. Il nous semblait très opportun que le Musée Jacquemart-André, qui possède de très beaux portraits et dont les fondateurs étaient des amoureux de Florence, puisse se pencher ainsi sur un sujet qui n’avait jamais eu les faveurs d’une exposition à Paris. Le professeur Carlo Falciani, historien de l’art est également à l’initiative de ce projet.
Qu’est-ce que le maniérisme ?
Cet art florentin a souvent été appelé « art maniériste » c’est-à-dire art nouveau. Un art qui exprime, la beauté et la sophistication de cette cour de Cosme et d’Eléonore où règne le luxe et l’abondance. Les couleurs et les rendus des matières sont exceptionnels par la netteté des détails et la richesse de la palette de couleurs employée. C’est un art du beau, un art extrêmement sophistiqué.
Quels sont pour vous les grands chefs-d’œuvre de l’exposition ?
On peut admirer des œuvres de Bronzino notamment la magnifique Eléonore de Tolède qui nous vient du musée de Prague ou un portrait rare d’une jeune femme en habit jaune d’Andréa del Sarto de la collection de la reine d’Angleterre. Et puis des portraits de musiciens dont celui de Pontormo, ami de Bronzino, qui est confronté avec le portrait de Salviati du Musée de Jacquemart André. Tous ces artistes sont rares et peu présents dans nos musées français. Nous avons eu de la chance que la ville de Florence nous prête ses chefs-d’œuvres.
Avec l’exposition consacrée à Roberto Longhi, au Pérugin… le Musée Jacquemart-André consacre de plus en plus d’expositions à l’art italien ? Est-ce une volonté affirmée ?
Le Musée Jacquemart André a une collection très riche d’art italien mais également d’art français, hollandais et flamands. Après un très beau cycle consacré à des artistes présents dans les collections du musée comme Pérugin, nous ouvrons une nouvelle séquence autour des impressionnistes français et de Rembrandt. Nous restons ainsi fidèles à l’époque du couple Jacquemart André, le XIXe siècle, et à leur gout avec un hommage à Rembrandt.
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Visuel : Musée Jacquemart-André