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“Hip-Hop, du Bronx aux rues arabes”: une exposition qui invite à s’exprimer

“Hip-Hop, du Bronx aux rues arabes”: une exposition qui invite à s’exprimer

28 April 2015 | PAR Constance Delamarre

En entrant à l’Institut du Monde Arabe, nous croisons par hasard ni plus ni moins Akhenaton, membre du groupe IAM et directeur artistique de Hip-Hop, du Bronx aux rues arabes. Une belle entrée en matière pour cette exposition-évènement, consacrée à cette culture devenue universelle et planétaire – du Bronx aux rues arabes. 

L’ambition de cette exposition est de retracer l’histoire de la culture hip-hop, de sa naissance aux Etats-Unis au début des années 1970 à son éclosion dans le monde arabe au cours des printemps révolutionnaires, en passant par son appropriation française dans les années 1980.

Des photographies, des vidéos, des cassettes audio, des manuscrits de paroles, du matériel de DJ ou de beatmaker emplissent cette exposition de plus de 1000m² pour nous raconter cette histoire… mais aussi des éléments iconiques de cette culture, comme des vinyles, des baskets, des blousons en jean ou des ghetto-blasters.

Le son est également un élément à part entière de cette exposition: une bande originale a été produite spécialement pour accompagner le visiteur dans son parcours et le plonger dans l’ambiance. Nous avons envie de danser sur Rapper’s Delight de The Sugarhill Gang – comme le vigile qui se trémousse discrètement ! – ou de chanter les incontournables tubes d’IAM.

Le visiteur est d’ailleurs amené à s’exprimer au cours de cette exposition, par le biais des différentes disciplines qui composent le hip-hop: une salle noire éclairée de projecteurs sur le thème du DJing nous invite à danser, une installation avec un microphone surélevé par des livres nous incite à nous exprimer, un mur d’expression libre nous propose de taguer un petit mot avant de partir. Comme le dit Akhenaton, “le Hip-Hop est une culture d’acteurs”.

Dans un parcours thématique, nous découvrons l’histoire de ce mouvement, du rap au graffiti, du DJing à la danse, de la mode aux arts plastiques. Le rapprochement avec le monde arabe nous semble un peu fragmentaire, même s’il est davantage développé dans la dernière partie de l’exposition.

Ce qu’il faut conclure de cette visite c’est que le hip-hop est une culture transdisciplinaire et transfrontalière, qui conteste, transmet, réinvente et crée sans cesse. Une exposition qui prouve que la culture urbaine a sa place dans les musées. Et qui est un excellent moyen de prouver aussi aux jeunes que le musée n’est pas seulement destiné aux intellos ou aux plus de 60 ans: poussez les portes de l’Institut du Monde Arabe, vous n’en sortirez pas déçu !

Du 28 avril au 26 juillet 2015, à l’Institut du Monde Arabe, 1 rue des Fossés St-Bernard, Place Mohammed V, 75005 Paris. Informations et réservations ici.

Visuels: affiche de l’exposition

– Yoshi Omori, Tryptique Breakdance, Paris, Le Globo, 1988 © Yoshi Omori
– Yoshi Omori, Ambiance Public Enemy, Paris, Le Globo, 1989 © Yoshi Omori
– Paul Insect, Afrika Bambaataa – Renegade of Rhythm, 2014-2015, Collection de l’artiste
– Vincent Bousserez, Arrêt automatique total, 2013, Courtesy de Galerie Sisso © Vincent Bousserez
– Thia One «B.GIRL – B.BOY» AIWA 770 – 1981, 2009, 56 x 21 cm, Mixte Collection Gac Original © GAC ORIGINAL
– Ammar Abo Bakr, Mo Mahmoud said Khaled, “Glory to the unidentified”, 2013, Ganzeer, Cairo, Egypt © Abdo El Amir
– Yazan Halwani Fayrouz, «JdoudnaIkhtara’ou Al Sofor, Wa Ah’fadhom Sarou Sfoura» (Nos grand-pères ont inventé le Zero, leurs petits-fils sont devenus zéros). Gemmayzeh, Beyrouth, 2013

 

Infos pratiques

Théâtre de la Commune – Centre Dramatique National d’Aubervilliers
Le Zèbre de Belleville
Ozanne Tauvel

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