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Emmanuelle Martinat-Dupré nous parle de l’exposition “Traits animés” au Musée de l’illustration jeunesse de Moulins

Emmanuelle Martinat-Dupré nous parle de l’exposition “Traits animés” au Musée de l’illustration jeunesse de Moulins

29 April 2019 | PAR Amelie Blaustein Niddam

Emmanuelle Martinat-Dupré, Responsable scientifique du Musée de l’illustration jeunesse a accepté de nous parler de Traits animés. Du dessin à l’animation, en lien avec Folimage, Emile Cohl et le musée d’Annecy. L’exposition est prolongée jusqu’au 1er septembre.

Parlez-moi d’école Emile Cohl . Qu’a-t-elle de particulier ?
L’École Émile Cohl est une école d’art créée à Lyon en 1984. Sa vocation est de former des dessinateurs recherchés par les industries culturelles et du divertissement pour leur capacité à prendre en charge la totalité d’un projet de création artistique, depuis sa conception jusqu’à sa réalisation. Son credo : « le talent, ça s’apprend ».

Qui est Philippe Rivière, le fondateur de l’école ?

A la fin des années 70, alors qu’il enseigne aux Beaux-Arts dans différentes villes de France, Philippe Rivière y dénonce la disparition de l’enseignement du dessin. À l’appui de cette prise de position, il essaie de mettre en place des cours d’illustration, de BD et de dessin animé. Mais, trop isolé, il n’y parvient pas, ces spécialités étant alors considérées comme des genres mineurs. Il s’entoure d’artistes réputés dans ces disciplines et fonde l’École Émile Cohl en 1984. Il la dirigera jusqu’en 2017, en appliquant la pédagogie qu’il avait formalisée dans ses ouvrages. En septembre 2017, il transmet ses fonctions à Antoine Rivière, l’un de ses trois enfants.

Et son corollaire… le studio de Folimage ! Qu’est-ce qui le caractérise ?
Les studios d’animation Folimage, dont on doit la création à Jacques-Rémy Girerd, sont installés dans la Drôme à Bourg-lès-Valence. Jacques-Rémy a fait les Beaux-Arts à Lyon, en 1974. En 1984, il fonde ses propres studios. Parallèlement, Philippe Rivière lui demande d’enseigner à Emile Cohl.
Ils produisent des courts et longs métrages, et des séries pour la télévision. Ils défendent un savoir-faire artisanal, soutiennent le travail d’auteur et ont été nominés plusieurs fois aux César et aux Oscar.
Folimage défend un cinéma inventif, exigeant, hors des sentiers battus de l’animation et s’est bâti une solide réputation de qualité.
« Nous avons été mille fois au bord du dépôt de bilan mais nous sommes toujours là, comme des funambules sur un fil », constate Jacques-Rémy Girerd, heureux réalisateur de la Prophétie des grenouilles, qui a fait 1,2 millions de spectateurs, une prouesse en 2003, face au Monde de Nemo.
Dans le même esprit que pour Folimage, sont apparues une Résidence d’artiste, en 1994, une école européenne du cinéma d’animation, la Poudrière (1999) et une association pour le développement du cinéma d’animation, l’Equipée, en 2004.

Cette exposition fait le lien entre les deux. Quelle histoire voulez vous raconter ?
Comme toujours, ce projet d’exposition est né d’une rencontre, avec des représentants de l’école Emile Cohl, après l’exposition consacrée par le musée à 5 jeunes talents fraîchement diplômés de l’école, en 2010-2011, et des représentants de Folimage, studios d’animation installés à Valence, dans la Drôme.
La complémentarité entre l’école et Folimage existe depuis l’origine, quasiment, dans les années 1980. Aujourd’hui encore, des étudiants viennent régulièrement collaborer aux productions et des anciens étudiants, devenus réalisateurs, enseignent à leur tour à l’école.
Cette exposition est donc le fruit d’une belle collaboration, entre le musée, les studios et l’école, qui permet de montrer les itinéraires de 10 artistes talentueux, dans un musée emblématique de la création illustrée pour jeune public.

Quel est le parcours de l’exposition ?
Le parcours d’exposition s’ouvre sur une présentation de plusieurs objets du pré-cinéma, grâce aux prêts consentis par le Musée-Château d’Annecy.
Les visiteurs du musée de l’illustration jeunesse peuvent découvrir plusieurs pièces du pré-cinéma dont des jouets d’optique (des disques de phénakistiscope, le zootrope, le folioscope, le praxinoscope) qui permettent de comprendre les principes qui sont encore au cœur de l’animation.

Des reproductions de ces mêmes objets anciens sont en accès libre pour que petits et grands puissent les manipuler et redécouvrir ces inventions au service de la restitution du mouvement.

Une salle de projection est à la disposition du public et ils pourront y visionner des courts métrages et, en trois occasions ponctuelles, des longs métrages d’animation produits par Folimage.

Après la découverte, dans l’escalier d’honneur du musée, de feuilles du story-board d’un film de Benoît Chieux réalisé par Jacques-Rémy Girerd, Tante Hilda, les visiteurs découvrent, dès le palier, à l’étage, les 10 artistes qui, de l’école Emile Cohl à Folimage, ont mis le dessin au service de l’animation : Benoît Chieux et Damien Louche-Pelissier, Alain Gagnol et Jean-Loup Felicioli, Samuel Ribeyron, Jean-Charles Mbotti Malolo et Gaël Brisou, Loïc Bruyère, Laurent Pouvaret et Sylvie Leonard.

Le sujet se prête au jeune public, même si l’animation ne se résume pas aux territoires de l’enfance. Comment avez-vous pensé l’approche pour les enfants ?
Comme pour chaque exposition, nous disposons d’un parcours pédagogique intégré.
Trois modules sont à la disposition des petits (et des grands) : un module Story-board, un module banc-titre et un module Studio d’enregistrement.

Visuels©

Façade et entrée  du MIJ © Philippe Letendart.

Dessin© Loïc Bruyère. L’affiche de l’exposition Traits Animés © Delphine Desmard, inserant un décor de © Samuel Ribeyron

Vues de l’exposition :   ©Laëtitia Guyot.

Informations pratiques

Musée de l’illustration jeunesse
26, rue Voltaire
03000 Moulins
http://musees.allier.fr/

Exposition Traits animés, du 15 février au 1er septembre 2019

(Article partenaire)

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Amelie Blaustein Niddam
C'est après avoir étudié le management interculturel à Sciences-Po Aix-en-Provence, et obtenu le titre de Docteur en Histoire, qu'Amélie s'est engagée au service du spectacle vivant contemporain d'abord comme chargée de diffusion puis aujourd'hui comme journaliste ( carte de presse 116715) et rédactrice en chef adjointe auprès de Toute La Culture. Son terrain de jeu est centré sur le théâtre, la danse et la performance. [email protected]

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