
Diane et Actéon revus par Gérard Garouste
Avril et mai ouvrent une saison Garouste à Paris, avec une formidable installation aux Beaux-Arts, l’exposition Zeugma à la Galerie Daniel Templon. Et aussi au Musée de la Chasse un concentré de l’oeuvre de ce grand peintre avec une série de toiles qui travaillent le mythe de Diane et Actéon. Flamboyant.
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Qui mieux que Gérard Garouste pour réfléchir par l’image à une des plus célèbres métamorphoses d’Ovide. Et où mieux que le Musée de la Chasse pour exposer ses visions d’un Actéon chasseur transformé en cerf chassé par une déesse farouche surprise dans sa nudité ?
On ne peut pas ne pas penser aux Minotaures de Picasso en voyant sur un tiers de cette vingtaine de toiles aux cieux si puissamment bleus le visage déformé et les seins si blancs de Diane surprise au bain.
Le blasphème déforme tout dans une grande métamorphose où les arbres et les déesses semblent emportées par un moment centripète tandis que le chasseur se métamorphose en bête vulnérable. Même la terre meuble et les nuages du ciels semblent emportés pas la malédiction.
Et c’est au chasseur voyeur de s’accrocher au monde, plein d’un repentir mystérieux, alors même que la mue l’a déjà condamné.
Un ensemble à la fois puissant et mystérieux, qui semble à la fois dialoguer avec les forces sauvages de la nature et une toute grande page d’Histoire de l’art.
visuels : visite de l’exposition (c) YH