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“Déboutonner la mode” aux Arts Déco

“Déboutonner la mode” aux Arts Déco

20 April 2015 | PAR Constance Delamarre

Une exposition de boutons, ce n’est pas banal. Ce petit objet usuel, servant à fermer nos gilets et nos blousons, que fait-il aux Arts Déco ? Le bouton est en effet un objet utile mais aussi un véritable espace d’expression. Focus sur l’exposition Déboutonner la mode qui dévoile des œuvres miniatures. 

L’exposition est créée à partir de la collection de Loïc Allio, acquise par le Musée des Arts Décoratifs en 2012 comme œuvre d’intérêt patrimonial majeur. Des pièces exceptionnelles, d’une beauté remarquable, sont exposées, comme des boutons inspirés des Fables de La Fontaine de l’orfèvre Lucien Falize, un portrait de femme attribué à Fragonard, une série de près de 900 boutons de l’artiste décorateur Henri Hamm, des créations d’artistes (Sonia Delaunay, Alberto Giacometti, Jean Arp) ou de couturiers (Christian Dior, Chanel, Balenciaga).

Porcelaine, céramique, verre, papier, tissu, bronze, soie peinte, nacre, végétaux, coquillages, plumes, perles, broderies, pierres précieuses… Autant de matières et d’ornements utilisés par les couturiers, les céramistes, les ferronniers, les verriers, les orfèvres et même les artistes, pour créer ces petits objets donnant tant de sens à un vêtement et portant en eux la mémoire de la mode.

Le parcours chronologique de l’exposition nous en apprend beaucoup sur l’histoire et les évolutions sociales et artistiques de ce petit accessoire. Comme il est écrit à l’entrée, le bouton est un “abrégé d’art, d’histoire et de mode”. Mais ce fil conducteur est un peu fin. Il aurait peut-être été plus évident de saisir toute la richesse de cette collection si elle avait été davantage regroupée par thèmes. Car 3000 boutons, exposés les uns près des autres, cela nous fait un peu tourner la tête.

Une exposition très enrichissante mais un peu décousue, donc. Néanmoins, elle nous fait penser à cette fameuse boîte que nous avons tous, dans laquelle nous gardons précieusement les petits boutons solitaires. Après tout, les boutons sont de véritables trésors d’histoire et de créativité !

Jusqu’au 19 juillet 2015, au Musée des Arts Décoratifs. Plus d’informations ici.

Visuels:

– Bouton, attribué à Lucien Falize, fin du XIXe siècle, argent ciselé, Paris, Les Arts Décoratifs © Patrick Gries

– Attribué à Fragonard, fin du XVIIIe siècle, miniature sur ivoire et cadre en verre églomisé © Jean Thorance

– Bouton, Henri Hamm, 1910-1920, galalithe gravée, Paris, Les Arts Décoratifs © Patrick Gries

– Sonia Delaunay, vers 1925, marqueterie © Jean Thorance

– Alberto Giacometti pour Elsa Schiaparelli, bronze doré, début des années 1930 © Jean Thorance

– Jean Arp, métal doré émaillé, vers 1940, Les Arts Décoratifs © Jean Thorance

– Christian Dior prêt-à-porter, boutons en plastique moulé doré, 1960-1970 © Jean Thorance

– Bouton, vers 1860, papier mâché, incrustations de nacre, de cuivre et d’argent, Paris, Les Arts Décoratifs © Patrick Gries

– Bouton, vers 1920, gouache sur papier, sous verre, monture en argent, Paris, Les Arts Décoratifs © Patrick Gries

– Bouton, Roger Jean-Pierre, 1950-1960, métal, strass, Paris, Les Arts Décoratifs © Patrick Gries

– Bouton, France, vers 1950, perles de verre, Paris, Les Arts Décoratifs © Patrick Gries

– Bouton Art nouveau, vers 1900, métal, nacre, Paris, Les Arts Décoratifs © Patrick Gries

– Bouton rébus, vers 1870, nacre © Jean Thorance

– Boutons “à message”, anonyme, vers 1944, bois peint, Paris, Les Arts Décoratifs © Patrick Gries

– Bouton de jarretière, vers 1952, soie peinte © Jean Thorance

– Bouton, Gripoix, vers 1950, métal, émail, Paris, Les Arts Décoratifs © Patrick Gries

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