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Bruxelles : Antonioni maître de l’été au Bozar

Bruxelles : Antonioni maître de l’été au Bozar

10 August 2013 | PAR Yaël Hirsch

 

Les musées des Beaux-Arts, la Cinematek de Bruxelles et Flagey projettent conjointement tous leurs feux sur le maestro du cinéma à travers  jusqu’au 30 août, une grande rétrospective et une excellente exposition qui raviront les cinéphiles.

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Alors que la Cinematek et Flagey permettent, à travers une grande rétrospective, de voir ou revoir “L’avventura”, “La Notte”, “Blow Up”, “Zabriskie Point”, mais aussi des films moins connus d’Antonioni, Bozar dédie une exposition originale et pointue au grand réalisateur italien.

Faisant ouvertement le choix du thématique et laissant de côté le chronologique, celle-ci commence par poser en 3 salles les grands angles du cinéma d’Antonioni. Monica Vitti en gros plan, l’on commence donc par “L’Avventura” hué puis primé à Cannes en 1961 et suivi de près par “La Nuit” et “L’Eclipse”, avant de s’enfoncer dans “Le désert rouge” (1963) de l’Italie rurale des années 1960. Puis viennent le swinging london de “Blow Up”(1966) et les grands espaces métaphysiques de “Zabriskie point” (1970) et “Profession : reporter” (1975) où apparaissent les premiers tableaux colorés et mystérieux de “Montagne enchantée” d’Antonioni lui-même. Le chronologique et grandiose s’arrête là. On entre alors dans les détails grandioses des courts métrages et des documentaires en 3 salles qui montrent l’Antonioni social et le documentariste, qui avait notamment perçu la Chine de la révolution culturelle (son documentaire de 1972 est resté censuré en Chine jusqu’en 2004), et l’exposition se clôt sur une salle très théorique qui interroge la manière de regarder le monde du cinéaste, avec entre autres sa propre réflexion sur l’œil à travers son dernier documentaire sur Michel-Ange (2004).

Avec pour objectif avoué et atteint de finir de nous convaincre qu’Antonioni est un des pères fondateurs du cinéma moderne, l’évènement brille par sa scénographie (brique rouge au sol pour “Le désert rouge”, sublime montage des images et publications autour de “Zabriskie Point”) et la somme d’informations qu’il propose… Projections de films connus ou pas, photos de tournages et lettres des plus grands philosophes artistes et comédiens de son temps (générations qui précèdent et suivent comprises : Sciacia, Barthes, Tarkovsky, Moreau, Delon…) sont autant de pièces à convictions  qu’Antonioni était au centre d’un réseau international et créatif, où sa manière de percevoir le cinéma a créé plusieurs séismes et laissé une trace profonde notamment auprès des jeunes réalisateurs qui l’ont suivi dans l’idée follement libre que “Faire un film, c’est vivre son regard”.

Visuel : Extrait de Blow-up, utilisé pour l’affiche de l’exposition.

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Yaël Hirsch
Co-responsable de la rédaction, Yaël est journaliste (carte de presse n° 116976), docteure en sciences-politiques, chargée de cours à Sciences-Po Paris dont elle est diplômée et titulaire d’un DEA en littérature comparée à la Sorbonne. Elle écrit dans toutes les rubriques, avec un fort accent sur les livres et les expositions. Contact : [email protected]

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