
Derniers jours pour Ailleurs à l’espace culturel Louis Vuitton
Dans son écrin d’art contemporain surplombant les Champs-Elysées, Louis Vuitton propose depuis le 11 février dernier une exposition élégante et stimulante sur l'”Ailleurs”. De Gauguin à Yann Dumoget, en passant par Givanni Anselmo, l’espace culturel Louis Vuitton propose un beau voyage dans la créativité de ces artistes qui sont partis “ailleurs” pour trouver réflexion et inspiration. Jusqu’au 8 mai 2011.
Après avoir pris le mythique ascenseur qui vous plonge dans de l’ouate noire pour arriver au 7e étage de l’immeuble Louis Vuitton des Champs Elysées, l’on entre dans l’espace culturel épuré qui enjoint de “circuler” harmonieusement en rond vers l’Ailleurs. Au son des variations Goldberg que la polonaise Joanna Malinowka tente de faire résonner dans le grand nord (“In search of the Miraculous”), le visiteur commence par se confronter à un tableau de Paul Gauguin (“La fuite”, 1901), figure tutélaire des artistes de l’ailleurs, de même que le maître de l’arte povera, Giovanni Anselmo, qui cherche l’ailleurs dans son ombre projetée au sommet de Stromboli. Puis l’on sourit face aux créations originales et fantasques du français Olivier Leroi, qui expérimente l’ailleurs au format muche, avec une maquette miniature du fameux “canapé rouge” de Drucker, et qui imagine “Un drapeau pour l’Atlantique”. Avec les photo du “Village Antarctique” mis en place par les britanniques Lucy et Jorge Orta, on entre de plein pied dans le Land Art, et l’on poursuit avec les alchimies aux paysages du fascinant chilien Fernando Prats.
Pionnier, le néerlandais Bas Jan Ader (1942-1975) propose de trouver l’ailleurs dans la négation de l’art. De même, Laurent Tixador et Abraham Poincheval estiment que “l’aventure, c’est de quitter le milieu de l’art contemporain” et chaussent leurs bottes les plus confortables pour traverser la France à pied. Plus loin, les élégantes architectures du grec Andreas Angelidakis travaillent sous format vidéo et photo la frontière et les passerelles qui existent entre construction et art numérique. l’ailleurs peut aussi se situer dans nos dessous, comme le montre avec génie la française Tïa-Calli Borlase dans ses “sculptures membranes”. L’expo se termine par la terrible photo “Moonrise” du suisse Luc Mattenberger où la luge de Heidi se trouve dévorée par la lune.
“Ailleurs” est une élégante et originale invitation au voyage à saisir très rapidement.
Visuels :
homepage : Joanna Malinowska – In search of the Miraculous
grand format : Fernando Prats – Accion Chaiten 17, Sismografia de Chile
corps de l’article : Tïa-Calli Borlase