Arts
Décès du plasticien américain Chris Burden

Décès du plasticien américain Chris Burden

12 May 2015 | PAR Flora Vandenesch

Il mettait sa vie en jeu lors de performances controversées. Le performeur et plasticien Chris Burden est décédé à l’âge de 69 ans dimanche des suites d’un cancer, à son domicile de Topanga Canyon, en Californie. Figure emblématique de l’art conceptuel qui a marqué sa génération, il avait créé l’installation Urban Light à Los Angeles. Pour rendre hommage à cet artiste hors norme, Le Los Angeles County Museum of Art a laissé allumé toute la nuit l’allée de lampadaires plantés par Chris Burden devant le musée.

Fasciné par les arts visuels, la physique et l’architecture, Chris Burden est devenu, au fil de sa carrière, l’un des plus grands sculpteurs américains. Il a réalisé d’imposantes installations qui défient la gravité. Parmi elles, un bateau fantôme de deux tonnes que le plasticien a fait accrocher sur la façade du New Museum de New York, pour sa rétrospective en 2013, des ponts d’acier qu’il imagine et met en oeuvre, et le fameux Urban Light en 2008. Dans la sphère de la sculpture aussi, le goût du risque et de l’instant où tout peut basculer sont au coeur de sa démarche créative.

Sa réputation d’artiste de performance s’est développée au début des années 1970. Dans ses expériences, l’idée du danger personnel en tant qu’expression artistique est centrale. Sa performance Shoot, qu’il réalise à Santa Ana (Californie) à 25 ans, où il se fait tirer une balle dans le bras gauche par un complice à une distance d’environ cinq mètres, « pour voir ce que ça faisait », fait l’effet d’une bombe. Il multiplie les performances : Five Day Locker Pièce en 1971, Deadman et TV Hijack en 1972. Professeur à l’Université de Californie à Los Angeles, il finit par démissionner en 2004 suite à une polémique relative aux allégations de l’université : l’exécution d’une performance, qui aurait mis en danger plusieurs membres du corps enseignant, dont Chris Burden, lui même.

Dans l’art performatif des années 70, l’utilisation de la violence comme principe esthétique commençait à porter sa voix. Chris Burden avait pris position et prenait le risque d’éprouver la réalité de ce qu’il voyait quotidiennement à la télé. Avec la performance TV Hijack, il tenait en otage une présentatrice lors d’une interview en direct. Il dénonçait clairement la course au spectaculaire de la télévision et l’attitude passive du téléspectateur, les images de guerre, de films ou de séries d’action ne faisant qu’accentuer la banalisation de la violence dans notre société.

Visuels : Creative Commons

Gagnez 10×2 places pour la soirée « Jour de Fête » au Cabaret Sauvage le 17 mai
« Le Royaume de l’au-delà » de Thomas Alva Edison
Flora Vandenesch

Publier un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Your email address will not be published. Required fields are marked *


Soutenez Toute La Culture
Registration