Arts
Camille Gharbi, lauréate du Fidal Youth Photography Awards avec sa série de photographies sur l’homicide conjugal

Camille Gharbi, lauréate du Fidal Youth Photography Awards avec sa série de photographies sur l’homicide conjugal

15 January 2019 | PAR Lou Baudillon

Le Fidal Youth Photography Awards s’attache à rendre visible et à favoriser l’émergence de jeunes talents de la photographie. La lauréate de cette année, Camille Gharbi exprime par son travail sa vision critique de la société.

C’est le 17 décembre dernier que le jury du Fidal Youth Photography Awards, réuni au Jeu de Paume consacrait Camille Gharbi comme lauréate de la quatrième édition du concours. Ce concours, qui à pour objectif de mettre en lumière de nouveaux talents de la photographie, est issus du mécénat culturel du cabinet d’avocats d’affaires FIDAL et a reçu depuis son lancement le 12 septembre dernier, près de 500 dossiers de candidatures. 

Camille Gharbi, architecte et photographe, remporte ainsi le premier prix de cette édition avec son travail qui aborde le thème de l’homicide conjugal. Son oeuvre se présente sous la forme d’une série de photographie dont l’objectif est de lever le voile sur le tabou que représente un tel sujet dans le monde de l’art mais aussi dans notre société. Sa volonté ne s’arrête pas là puisque, depuis 2016, elle enquête et recense les féminicides en France en dévoilant un terrible constat : 253 meurtres entre 2016 et 2017, ce qui correspond à quelque chose prêt aux chiffres officiels qui impliquent qu’une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son compagnon. Pour cela, elle s’est appuyée sur le travail de recensement du collectif “Féminicides par compagnons ou ex”, dont la page Facebook répertorie et dénonce tous les homicides conjugaux qui paraissent dans la presse web (À retrouver par ailleurs ici.)

Cette série de photographies aux couleurs pâles d’objets d’apparente innocence se nomme sarcastiquement Preuves d’amour et questionne la banalité avec laquelle sont bien souvent traités ses meurtres. Ces objets du quotidien qui nous sont si familiers sont en réalité des armes qui ont servies à exécuter des crimes conjugaux. Ainsi Camille Gharbi tente, par le malaise que ces photographies suscite, d’attirer l’attention sur la violence de ce fait de société qui touche toutes les catégories de la société et dont la récurrence ne diminue pas. 

Le site de la photographe est à découvrir ici

 

Visuel : ©Preuves d’amour, Camille Gharbi 

 

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